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Frontières, nation et étrangers, en France au XIXe siècle

Conférence de Laurent Dornel, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, animée par Jean-Claude Caron, historien, professeur à l’Université Blaise-Pascal de Clermont Ferrand.

Les frontières d’un État en déterminent les limites. Qu’elle soit « naturelle », fortifiée, bornée, voire imaginaire, une frontière est une ligne qui sépare deux espaces. En deçà, elle fixe un « nous », au-delà commence le territoire des « autres ». Au XIXe siècle, les frontières françaises sont, pour l’essentiel, stabilisées : après l’annexion de Nice et de la Savoie, elles ne changent plus, la construction du territoire national est largement achevée. En revanche, elles sont au cœur d’une intense processus de politisation : l’affirmation de plus en plus bruyante de la Nation fait de la frontière un lieu plus symbolique que jamais, d’autant que les flux croissants de migrants en font un passage extrêmement fréquenté. La frontière n’est plus alors seulement marge ou limite : elle est aussi passage, par lequel le national se transmue en étranger. Mais parce qu’elle rapproche tout autant qu’elle sépare, la frontière ne cesse d’être une zone de contact et d’échanges, un lieu où se négocient des identités complexes, comme le montre l’étude d’un conflit frontalier dans les Pyrénées occidentales. La conférence s’attachera donc à analyser la façon dont, au XIXe siècle, la question des frontières, en posant celle des étrangers de manière inédite, interroge la nation française.

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Frontières, nation et étrangers, en France au XIXe siècle
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