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Carte postale représentant la ville de Modane
Gare de Modane, "Les émigrants italiens". Carte postale © Musée national de l'histoire et des cultures de l'immigration
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Carte postale représentant la ville de Modane
Modane, "Les émigrants". Carte postale © Musée national de l'histoire et des cultures de l'immigration

Modane, lieu de transit

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la France connaît sa première grande vague d’immigration. Dans le Sud-Est celle-ci est principalement italienne. A partir de 1880, l’Italie est traversée par une crise économique. Le pays, majoritairement agricole fait face à une augmentation de la natalité et à une diminution de la mortalité. L’industrialisation de l’Italie ne parvient pas à combler le surplus de main d’œuvre liée à une forte démographie. Parallèlement, la France est confrontée au problème inverse, la démographie ne permet pas de répondre au besoin grandissant de l’industrialisation française. Pour palier ce besoin la France permet à des travailleurs étrangers de venir s’installer pour travailler.

La création d'un réseau frontalier

En 1871, le tunnel ferroviaire du Fréjus, permet la mise en place d’un trafic régulier entre la France et l’Italie. Cette ligne dynamise largement l’économie, le petit bourg de Modane devient un pôle frontalier important doté d’une gare internationale. L’agglomération place toute son économie sur les échanges frontaliers, avec la mise en place de banques et d’agents de change. La croissance de la ville est également poussée par sa population qui double entre 1860 et 1900. 
La prise de pouvoir fasciste en Italie en 1922 suivi de la Seconde Guerre mondiale rendent les relations franco-italiennes à Modane compliqués. D’autant que la ville est occupée une première fois par les Italiens, puis par les Allemands. La gare est détruite par un bombardement des alliés en 1943, puis elle est saccagée en août 1944 lorsque les Allemands fuient vers l’Italie.

Une ville frontalière dans les besoins d'après-guerre

Les besoins en main-d’œuvre après 1945, permettent à Modane de redevenir un pôle international, par lequel transitent jusqu’à 2500 Italiens par jour. Des passages clandestins se forment dans les Alpes par lesquelles des familles entières transitent avec l’aide d’agriculteurs faisant office de passeurs en période de crise post-Seconde Guerre mondiale. La nécessité de faire venir des étrangers est tel que les agents de l’Etat ont pour consigne de laisser passer les migrants en situation irrégulière et de les diriger vers la ville de Modane pour faire établir des papiers en règle et une visite médicale. La ville conserve son rôle central dans la circulation des migrants et des marchandises entre la France et l’Italie jusqu’en 1993 avec la création de l’espace Schengen qui autorise la libre circulation des personnes au sein de celui-ci.   

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Informations

Inventaire
2010.11.2
Type
Carte postale
Date
Non renseignée