Portraits : des histoires singulières

Maggy Baron

Née en 1934 à Valence de parents arméniens
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Maggy Baron
Maggy Baron, la fille du marchand de bonbons © Atelier du Bruit

La fille du marchand de bonbons

1915-1916 : Génocide des Arméniens en Turquie
1934 : Naissance à Valence de Maggy Khachérian
1947 : Son père devient marchand de bonbons
1952 : Vacances avec la Nouvelle Génération Arménienne
1968 : Mariage avec Lucien Baron

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Maggy Baron, la fille du marchand de bonbons © Atelier du Bruit
L’"estanco" du couple Khachérian à Valence, avec Bedros le père de Maggy, à Valence, dans les années 50 © Collection particulière Maggy Baron, Atelier du Bruit
Dans la rue, quand je rencontre des gens que je ne connais pas et qui essaient de me situer, je leur dis : "Ne cherchez pas ! Je suis la fille de Monsieur Pierre." Il y a trois générations de Valentinois qui ont connu mon père.

Comme son stand était sur les boulevards et qu’à l’époque, il n’y avait pas la télé, on amenait les enfants au parc, surtout le jeudi et le dimanche, et tout le monde passait inévitablement dans ce lieu de promenade qui était ombragé, magnifique. Quand il vendait une glace, il donnait aussi des cacahuètes, un petit nougat, ce qui fait que tous ces enfants, qui aujourd’hui sont âgés, ont bien mémorisé le visage du Monsieur Pierre qui leur a fait plaisir tant de fois.

Et il suffit que je leur rappelle l'"estanco", comme on disait, pour voir un grand sourire apparaître : "Oh, voilà !" Mon papa était un pilier de la communauté arménienne, mais à Valence, on le connaissait d’abord comme le marchand de bonbons.

"L’estanco"

Dans l’histoire arménienne, nous sommes avant tout des commerçants et on n’aime pas avoir un patron au-dessus de la tête. Parce qu’ils avaient cravaché quand ils sont arrivés, beaucoup ont réussi à avoir leur petite affaire.

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La boutique de confiserie de M. et Mme Khachérian à Valence dans les années 60 © Collection particulière Maggy Baron, Atelier du Bruit
La boutique de confiserie de M. et Mme Khachérian à Valence dans les années 60 © Collection particulière Maggy Baron, Atelier du Bruit

En travaillant 15 heures par jour, comme mes parents, ils sont arrivés à faire des économies, certains ont même ouvert à Valence des boutiques sélect. Mon papa cherchait aussi un petit commerce pour se mettre en route, et il a pu racheter ce stand sur les boulevards qui vendait des cacahouètes et des bananes, c’était en 1947. Le prix était dérisoire, mais il n’avait pas les moyens, alors ses amis l’ont aidé ; ils étaient quatre, chacun a donné son écot. Avec ma mère, ils ont été complètement pris par le travail, ils faisaient des longues heures, en se relayant pour manger. Tout était conditionné par la boutique. Papa a eu l’idée de faire aussi la confiserie, les fruits secs, les frites, les glaces.

Au début, il brassait la glace à la main, mais un jour, un de ces quatre copains a vu quel dur travail c’était, et il a décidé les trois autres à lui acheter aussi une glacière magnifique, tout électrique, qu’il suffisait de pousser de l’entrepôt jusque sur les boulevards.

Le 60 de la rue Bouffier

La rue Bouffier, à Valence, était peuplée à 90 % d’Arméniens. Les soirs d’été, chacun descendait sa petite chaise, son café, les concombres et le fromage blanc, tout ça sur le trottoir. C’était le moyen pour nos parents de se délasser, de parler avec les voisins, puisqu’ils étaient tous d’origine arménienne. C’était un spectacle, avec ces chaises qu’on mettait juste en équilibre, entre le trottoir et la chaussée ! Il y avait aussi quelques Français perdus là, en général c’était des pauvres. Ils nous demandaient d’où on venait, parce que la plupart des adultes parlaient mal le français, qu’ils mangeaient des feuilles de vigne... Vous imaginez, des feuilles de vigne, en 1930 ? Cette rue Bouffier était partagée en deux, et le n° 60, où nous vivions avec mes parents, se trouvait dans la partie qui était un peu plus chic. De l’autre côté, il se trouve qu’il y avait des prostituées, et mon père m’avait interdit d’aller là-bas, je ne devais pas passer la frontière. Et comme j’étais fille unique, sans un frère pour m’accompagner, je ne pouvais pas jouer dans la rue. Ceux de l’autre partie, ils habitaient tous ensemble, c’est des souvenirs incroyables qu’ils ont.

On n’en parle plus

Quand j’étais petite, jamais, jamais mes parents ne m’ont parlé de ce qu’ils avaient subi. Ma mère a attendu d’avoir 86 ans pour me raconter son histoire. Pourquoi à ce moment-là ? Je ne sais pas... Un jour, j’ai voulu interroger mon père et il m’a dit :
- "C’est fini, on n’en parle plus.
-Tu ne m’as jamais parlé", je lui ai répondu.
- "On n’en parle plus, c’est pas la peine."
Leur génération ne disait rien du génocide, ils éludaient les questions. Mais nous, les enfants, pour la plupart nous n’en posions pas. Pourquoi nous n’avions pas de grands-parents ? Pourquoi mon père était-il arrivé tout seul en France, à 17 ans ? Ce que nous avons appris, nous l’avons su d’abord à travers les associations.

Les trois sœurs

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Maggy montre la carte de la Turquie actuelle, pour situer les lieux de naissance de ses parents © Collection particulère Maggy Baron, Atelier du Bruit
Maggy montre la carte de la Turquie actuelle, pour situer les lieux de naissance de ses parents © Collection particulière Maggy Baron, Atelier du Bruit
Voilà ce que maman m’a raconté : elle était née à Marzevan, sur la mer Noire, dans une famille aisée ; elles étaient trois sœurs et elle était l’aînée, elle allait déjà à l’école. Quand le génocide a commencé, mon grand-père a trouvé une carriole et des chevaux pour quitter la ville, avec sa femme, qui était enceinte, et ses trois filles. En chemin, quelqu’un l’a supplié d’emmener une dame âgée, et il est parti la chercher. Mais il n’est jamais revenu, on l’a tué pour voler sa charrette. Ma grand-mère et ses trois filles, complètement désemparées, ont suivi les autres Arméniens qui fuyaient à pied. Sur la route, ma grand-mère a fait une fausse couche et elle est morte avec son bébé. Ma maman et ses deux sœurs se sont retrouvées dans le Deir ez-Zor : les Arméniens obligés de marcher dans le désert pendant des jours et des jours. Quelquefois, des gens qui avaient un cheval prenaient ses deux petites sœurs, à tour de rôle, mais elle, elle a marché tout le temps. Elle avait 8 ans. Elles ont survécu, et elles ont été recueillies par un orphelinat américain, à Alep.

Elle a laissé tout son avenir

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Les deux sœurs, Arpiné la cadette et Haiganouch l’aînée, chez le photographe au moment du mariage de la première, à la fin des années 20 © Collection particulière Maggy Baron, Atelier du Bruit
Les deux sœurs, Arpiné la cadette et Haiganouch l’aînée, chez le photographe au moment du mariage de la première, à la fin des années 20 © Collection particulière Maggy Baron, Atelier du Bruit
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L’autre tante maternelle de Maggy, vivant à Alep, avec son mari, et l’un de leurs fils. Tous trois mourront dans un accident de train à la fin des années 30. Une photo envoyée à Valence en 1934 © Collection particulière Maggy Baron, Atelier du Bruit
L’autre tante maternelle de Maggy, vivant à Alep, avec son mari, et l’un de leurs fils. Tous trois mourront dans un accident de train à la fin des années 30. Une photo envoyée à Valence en 1934 © Collection particulière Maggy Baron, Atelier du Bruit
Comme elle était l’aînée, elle a continué à veiller sur ses sœurs.

Au bout de trois ans, un couple de chrétiens arabes a demandé à adopter la cadette, qui était très belle. Ma mère a commencé par refuser, parce qu’ils étaient arabes. Mais ils s’étaient vraiment attachés à cette enfant et ils ont insisté pendant des années. Si bien que maman a fini par accepter, à condition qu’ils s’engagent à lui apprendre l’arménien et à la marier plus tard avec un Arménien. Ils ont signé un papier et par la suite, ils ont tenu parole. Mais ma mère n’a jamais revu cette petite sœur, qui est morte en 1950 dans un terrible accident de train en Syrie. Ça été la tragédie, encore une fois.

Maman a pu suivre des études d’infirmière à Athènes et elle allait avoir son diplôme très jeune. Mais sans son autorisation, l’orphelinat a envoyé son autre sœur chez une vieille tante installée en France. Elle n’a pas hésité. Elle ne voulait en aucun cas d’une séparation. Alors elle a laissé tout son avenir pour rejoindre sa cadette à Saint-Chamond et son destin a été complètement différent.

Poèmes

Elle est arrivée toute seule, par bateau. Je crois savoir qu’elle avait amené un matelas, pour être sûre, peut-être, d’avoir où dormir. Sa sœur, qui avait alors 14 ans, avait été placée à l’usine par la grand-tante, et pour ma mère, c’était une catastrophe.

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La mère de Maggy, Haiganouchh Khachérian, dans les années 20. Photo prise à son arrivée en France, à Marseille © Collection particulière Maggy Baron, Atelier du Bruit
La mère de Maggy, Haiganouchh Khachérian, dans les années 20. Photo prise à son arrivée en France, à Marseille © Collection particulière Maggy Baron, Atelier du Bruit

Alors qu’elle aussi, à Saint-Chamond, elle a dû y aller. Elle parlait l’anglais, le turc, l’arménien, le grec et l’arabe, mais pas le français, alors elle a fait comme tout le monde, elle est partie à l’usine. Et puis un monsieur très distingué s’est épris de ma jolie tante et a demandé sa main à maman, qui a accepté. C’est au mariage qu’elle a rencontré mon papa, qui ́tait l’un des invités. Il habitait Valence et il est tombé amoureux d’elle tout de suite. D’abord, elle lui a dit non, et pendant un an, il lui a fait la cour à distance, en lui écrivant des lettres magnifiques en arménien. Elle m’a dit que c’était de vrais poèmes. Finalement, elle a accepté et voilà, ils se sont mariés ici, dans notre église arménienne, qui était encore une simple pièce en rez-de-chaussée – partout, une communauté arménienne, ça voulait dire qu’il y avait une église et qu’il y avait l’école. Tout le monde avait donné et travaillé pour construire cette église.

Marcaride

Il se sont mariés en 1929, le 6 mai 1929. Mon papa s’appelait Bedros, Pierre en arménien, Khachérian. Ma maman Haiganouch, ça veut dire "douce". Et elle était très douce et ferme en même temps. Il venait de Zeitoun, où il était né en 1908. C’était l’une des dernières villes qui ait tenu tête à l’assaut des Turcs et quand elle est tombée, ils ont tous été massacrés. Mon père a reçu une balle dans la nuque, mais elle n’est pas entrée en profondeur et il a raconté à ma mère que son chien l’avait sauvé en léchant sa blessure. C’est la seule chose qu’il se rappelait, ce chien qui lui léchait la nuque. Après, quelqu’un l’a ramassé mais il ne savait pas qui ni pourquoi. De toute sa famille, il était le seul survivant.
Juste avant le massacre, sa sœur, qui était très belle, a été enlevée par les Turcs et il n’a jamais su ce qu’elle était devenue. Ç’a été le drame de sa vie, jusqu’à la fin. Elle s’appelait Marcaride, ça ressemble à Marguerite, et quand il a su qu’il avait une fille, il a voulu m’appeler comme ça. Mais maman n’aimait pas du tout Marguerite, et en 1934, en France, vous n’appeliez pas une enfant Marcaride. C’est comme ça que j’ai reçu le nom de Maggy.

Un très bel arménien

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Bedros Khachérian, le père de Maggy, conscrit en 1939. Il sera démobilisé sans combattre en raison d’une péritonite et soigné à Grenoble © Collection particulière Maggy Baron, Atelier du Bruit
Bedros Khachérian, le père de Maggy, conscrit en 1939. Il sera démobilisé sans combattre en raison d’une péritonite et soigné à Grenoble © Collection particulière Maggy Baron, Atelier du Bruit

Mon père aussi s’était retrouvé dans un orphelinat d’Alep, où il avait suivi l’école, ce qui fait qu’il écrivait et qu’il parlait un très, très bel arménien. Quand il a eu 16 ans, la France a demandé de la main-d’œuvre et tous ceux qui pouvaient travailler sont partis par bateau. Il faisait partie de ce grand arrivage à Marseille, mais il n’a pas été au camp Oddo. Ensuite, comme les campagnes manquaient d’hommes, il a travaillé dans les fermes, à droite à gauche. Plus tard, il a été embauché ici comme tourneur à l’usine Toussaint de Villebis, il gagnait bien sa vie. Il habitait déjà rue Bouffier avec ses copains, et c’était une tête pensante de la communauté. Pour comprendre un peu comment il était : en arrivant, il s’était payé des cours de français à un sou par jour, parce qu’il voulait parler correctement. Mais dans notre petit deux-pièces, au n°60, il blanchissait à la chaux deux fois par an, pour que ce soit propre et après, il écrivait en énorme sur le mur : "À la seconde où tu entres dans cette pièce, tu dois parler arménien, il est interdit de parler en français." Maman protestait, pour l’esthétique, mais il était inflexible.

Les pieds propres

Avec une dizaine d’autres enfants, nous avions cours d’arménien tous les mercredis, dans un garage délabré. L’hiver, on se gelait en apprenant nos leçons au milieu des voitures, de vraies carcasses. Ça a duré des années. L’autre chose très importante, dans toutes ces familles arméniennes, même les plus pauvres, c’est qu’il fallait travailler en classe et avoir son certificat d’études. Nous allions à l’école à côté de ce fameux quartier arménien, il y avait celle des filles et celle des garçons, nous étions 90 % d’Arméniens. Souvent, on se faisait traiter de sale Arménienne, alors un jour, la directrice nous a mis toutes en rang dans la cour et nous a fait ôter nos chaussures. Ça paraît idiot, mais elle a dit à une petite Française : "Voilà, est-ce qu’elle a les pieds sales, ta copine arménienne ? Alors maintenant, tu te tais." Il y avait parfois des bagarres mémorables, à la sortie du ciné-club. Et à l’adolescence, entre copines, on se faisait un plaisir de parler arménien dans la rue. On avait l’impression de déranger. C’était le goût de la provocation.

Arménité

Pendant l’été, toute la jeunesse arménienne se retrouvait dans des camps de vacances organisés par une association, la Nouvelle Génération arménienne. J’y suis entrée à 18 ans, je partais toute seule pour la première fois, en Auvergne. J’avais dit à tout Valence que j’allais dans un château, et j’arrive là-bas en chaussures blanches, une petite robe plissée bleue marine, des gants blancs... La précieuse Maggy de Valence ! Qui s’est retrouvée à dormir dans le foin pendant tout un mois, au milieu de jeunes chaleureux, des gars et des filles. Et ça fait partie des plus belles vacances de mon adolescence. C’était des moments fabuleux de liberté, mais aussi de prise de conscience. C’est à partir de là que la révolte a commencé, parce que j’ai compris ce que mes parents avaient vécu, pourquoi on n’avait pas de passé, pourquoi on ne pouvait pas parler du passé. Ensuite, quand j’ai eu 30 ans, ça été la Croix Bleue, une association humanitaire qui fonctionne dans le monde entier en aidant les Arméniens, surtout les enfants. C’était systématique : si vous ressentiez votre arménité, une fois devenue adulte, vous entriez dans la Croix Bleue après la Nouvelle Génération arménienne.

Le choix de Maggy

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Mariage de Maggy et Lucien Baron en octobre 1968 © Collection particulière Maggy Baron, Atelier du Bruit
Mariage de Maggy et Lucien Baron en octobre 1968 © Collection particulière Maggy Baron, Atelier du Bruit

Je voulais voyager, avoir une vie aventureuse et je rêvais de devenir journaliste. Mais à l’époque, pour une femme, c’était impensable, et pour ma mère, il était hors de question que sa fille unique parte étudier loin de Valence. Alors, à 14 ans, je suis entrée à l’école Pigier et j’ai passé un CAP d’aide-comptable, un métier classique. J’ai commencé à travailler à 18 ans dans un cabinet. Mais les chiffres, ça m’ennuyait, et j’ai eu la chance de trouver un poste chez Havas, qui se lançait à l’époque dans les voyages. J’y ai travaillé pendant 35 ans et ça m’a passionnée.
C’est comme ça que j’ai rencontré mon mari, en 1967, dans un village vacances en Italie. Ç’a été le coup de foudre. J’habitais encore avec mes parents et je craignais leur réaction, surtout celle de mon père, parce que celui que j’aimais n’était pas arménien. Mais il m’a fait une réponse magnifique : "Si tu as décidé de te marier et si tu nous l’annonces avec autant de simplicité, c’est que tu as fait un très bon choix. Je ne peux que bénir ta décision."

On s’est marié en octobre 68. J’ai scandalisé tous les Arméniens de Valence en épousant un Français. Dix ou quinze ans après, c’était devenu banal.

La fin de Bouffier

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Maggy Baron, la fille du marchand de bonbons © Atelier du Bruit
Maggy Baron, la fille du marchand de bonbons © Atelier du Bruit
Mon mari s’est montré exceptionnellement ouvert sur tout ce qui était arménien, mais apprendre la langue, c’était trop difficile. Mon arménité, je l’ai transmise à 200%, à nos deux enfants, Philippe et David, sauf ça. Là, je n’ai pas réussi. J’avais mis l’aîné à l’école, mais il s’est retrouvé avec des enfants du Moyen-Orient qui parlaient couramment et se moquaient de lui. Il rentrait à la maison en pleurant. Je n’ai pas insisté.
Des anciens et des anciennes du vieux quartier, il ne reste plus grand monde. Petit à petit, les jeunes ont fait de hautes études et se sont mariés à l’extérieur. Ils sont partis à Grenoble, Paris ou Bordeaux, et il n’y a plus eu de relais de Bouffier.
Les plus assidus à l’église, maintenant, ce sont les gens de l’Arménie ex-soviétique. Je m’y rends quelquefois le dimanche, mais je ne chante plus comme autrefois, quand j’étais jeune fille, avec la chorale de Madame Andonian. Ça m’a manqué, ça me manque encore. Maintenant, j’écoute ces airs si beaux, je pense à ceux qui ne sont plus là, à mes parents, à mon mari, et les larmes me montent aux yeux. Je n’y peux rien. C’est l’âge, aussi, ça vous rend sentimentale.

Ecouter Maggy Baron (3min38)

Maggy Baron, je chante dans ma tête © Atelier du Bruit
Fichier audio

 

 

Témoignage recueilli en octobre 2007 à Valence
Production : atelier du Bruit
Auteur (entretiens, récit de vie) : Irène Berelowitch et Xavier Baudoin
Photos : Xavier Baudoin
Montage module sonore : Monica Fantini