Histoires d’objets

Les objets et les documents liés à l’exil chilien déposés et conservés au Musée national de l’histoire de l’immigration représentent un patrimoine sensible de la présence chilienne en France. L’entrée dans les collections documentaires du Musée de la revue Araucaria produite par des exilés chiliens, d’une valise témoin des luttes des immigrés en France ou d’une Arpillera, ce patchwork tissé pour subvertir les discours de la dictature de Pinochet, sont autant de symboles d’une migration chilienne prise dans les combats politiques de l’époque pour la démocratie.

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Le don de Cristina Diaz Vergara : une arpillera
Les arpilleras étaient réalisés par les femmes chiliennes pour protester contre la dictature. Celle-ci porte l’inscription « Où sont les disparus ? » en référence aux enlèvements d’enfants de femmes prisonnières et disparition d’opposants © Photo : Anne Volery, Palais de la Porte Dorée

Araucaria de Chile. La revue culturelle de l’exil chilien

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Couverture Hommes et Migrations 1305

Melina Cariz, Hommes & Migrations, n° 1305, « L’exil chilien en France », 2014, pp. 152-155.

Publiée de façon trimestrielle durant douze ans, entre 1978 et 1989, soit un total de 48 numéros, la revue Araucaria de Chile traite de la culture chilienne en exil. Pour sa rédaction composée en majorité de collaborateurs chiliens, il s’agissait de prolonger par l’écrit le combat politique contre la dictature. Araucaria constitue ainsi une mémoire de l’exil et l’héritage que les exilés laissent à leurs enfants restés en France ou retournés au pays. L’entrée officielle de la revue chilienne Araucaria dans le fonds du Musée national de l’histoire de l’immigration en 2014 représente un corpus incontournable sur ce qui s’est pensé, écrit et rêvé au cours de l’exil chilien.

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La valise militante de Manuel Valente Tavares

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couverture_hommes-et-migrations_1272

Fabrice Grognet, Hommes & Migrations, n° 1272, « Mondialisation et migrations internationales », 2008, pp. 142-146.

Exilé portugais fuyant la dictature de Salazar, Manuel Valente Tavares se rend au Chili au début des années 1970 avec sa future épouse, une étudiante chilienne rencontrée au Brésil. Le coup d’État de Pinochet le conduit une nouvelle fois à l’exil, en France. Marquée par des allers-retours entre le Portugal et la France, après la révolution des OEillets en 1974, sa trajectoire migratoire se double d’un engagement militant en faveur des populations immigrées dont sa valise se veut le témoin et le symbole.

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Les allers et retours d’une arpillera chilienne, entre exil et engagement

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Couverture Hommes et Migrations 1311

Stéphanie Mahieu, Hommes & Migrations, n° 1311, « Femmes et migrations », 2015, pp. 136-139.

Enfant d’exilés chiliens en France, revenue au Chili avant de retourner en France, Maria Reyes a choisi de donner au Musée une Arpillera créée par des tisserandes chiliennes. Technique spontanée de désobéissance civile au cours de la dictature militaire, ce type de tissu était conçu pour porter la lutte des Chiliennes contre un double pouvoir, à la fois néolibéral et patriarcal. Il cristallise ici une mémoire féminine dont les fils s’étirent entre deux pays.

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