Le jury du Prix littéraire de la Porte Dorée 2012

Michaël Ferrier, président du jury

Né à Strasbourg, issu d'une famille créole de l'océan Indien, Michaël Ferrier a eu une enfance nomade, en Afrique et à Madagascar notamment, avant de s'installer au Japon, où il réside depuis une vingtaine d'années. Professeur à l'université Chuo de Tokyo, il dirige le Groupe de recherches "Figures de l'étranger", sur les représentations de l’altérité. Romancier et essayiste, ses essais (La Tentation de la France, la Tentation du Japon [dir.], Picquier, 2003 ; La Barrière des rencontres, éd. Cécile Defaut, 2009) portent sur la culture japonaise, en référence constante à d'autres aires géographiques, notamment le monde créole.
Il a publié plusieurs romans : Kizu (Arléa, 2004), Tokyo, petits portraits de l'aube (Gallimard, prix littéraire de l'Asie 2005) et Sympathie pour le fantôme (Gallimard, 2011, prix littéraire de la Porte Dorée). Dernier livre paru : Fukushima, récit d'un désastre (Gallimard, 2012).

Mohammed Aïssaoui

Journaliste et critique au Figaro littéraire, il est l’auteur d’une anthologie, Le Goût d’Alger (Mercure de France, 2005). Il a reçu le prix Renaudot essai et le prix RFO du livre en 2010 pour L’Affaire de l’esclave Furcy (Gallimard, puis Folio). Il est né à Oran.

Nathacha Appanah

Née à l’île Maurice, elle travaille pendant quelques années comme journaliste dans un hebdomadaire mauricien. En 1998, elle s’installe en France. Son premier roman, Les Rochers de Poudre d’Or (Gallimard, 2003), raconte l’épopée des travailleurs indiens venus remplacer les esclaves dans les champs de canne à l’île Maurice. Publié un an plus tard, Blue Bay Palace (Gallimard) donne à voir la schizophrénie de l’île Maurice entre l’image de carte postale et une société marquée par les classes, les castes et les préjugés.
Dans La Noce d’Anna (Gallimard, 2004), la narratrice s’interroge sur la transmission entre mère et fille. Le Dernier Frère (L’Olivier, prix Fnac 2007 et des lecteurs de L’Express 2008) raconte l’histoire de deux enfants qui n’ont rien en commun, sauf l’innocence brisée de l’enfance.

Alice Zeniter

Elle a étudié la littérature et le théâtre entre la Sorbonne Nouvelle et l’École normale supérieure. Elle écrit actuellement une thèse sur Martin Crimp et enseigne ponctuellement à l’université Paris III. A 16 ans, en 2003, elle publie Deux moins un égal zéro, roman destiné à un public adolescent (prix littéraire de la ville de Caen). Son deuxième roman, Jusque dans nos bras (Albin Michel, 2010, prix littéraire de la Porte Dorée et de la fondation Laurence Trân), est un portrait de la génération née dans les années 80, de son engagement et de son manque de repères. Elle s'intéresse également au théâtre. En avril 2010, sa deuxième pièce, Spécimens humains avec monstres, est un des textes lauréats du CNT. Elle est mise en scène en mars 2011 à la Fabrique MC11 par Urszula Mikos. Elle travaille depuis 2007 comme collaboratrice artistique auprès de Brigitte Jaques Wajeman sur de nombreuses pièces classiques et, depuis peu, avec la jeune compagnie Kobalt sur des répertoires plus contemporains ou sur ses propres textes.

Jacques Toubon

Conseiller d’Etat honoraire, ministre de la Culture et de la Francophonie de 1993 à 1995, puis ministre de la Justice de 1995 à 1997, il fut conseiller auprès du président de la République de 1997 à 1998. Ancien élève de Sciences Po Lyon et de l’ENA, il a été membre du corps préfectoral avant d’officier, de 1968 à 1976, au sein de plusieurs cabinets ministériels (Outre-Mer, Relations avec le Parlement, Agriculture, Intérieur, Premier ministre). Député de Paris à l’Assemblée nationale de 1981 à 1997, président de la Commission des lois (1986-1987), il a aussi été maire du XIIIe arrondissement de Paris de 1983 à 2001, conseiller de Paris de 1983 à 2008 et député au Parlement européen de 2004 à 2009.
Depuis 2002, il préside le Fonds Eurimages du Conseil de l’Europe. Il est également président du conseil d’orientation de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration qui a ouvert ses portes le 10 octobre 2007.

Patrick Souchon

Directeur d'établissement culturel et enseignant, il est aujourd'hui chargé de mission pour le livre et la lecture dans l'académie de Versailles. Il a publié des romans et récits, dont La Chanson de Nell (Grasset, 2009). Auteur de nombreux articles et ouvrages pédagogiques, il a travaillé pendant plusieurs années à la Maison des écrivains, où il était chargé des relations avec l'enseignement supérieur. Dans ce contexte, il a conçu et coordonné des opérations nationales, dont "Le temps des écrivains à l'université", des colloques et des manifestations en faveur de la démocratisation de la lecture et de l'écriture, ainsi que le premier Forum des arts et métiers de l'écrit en 2005 à Paris-Ouest Nanterre.

Nathalie Philippe

Après des études de lettres classiques puis de littérature comparée à la Sorbonne, où elle a découvert les littératures du Sud pour ne plus jamais les quitter, elle se consacre depuis plus de dix ans à la découverte et à la promotion des livres d’Afrique, de la Caraïbe et de l’océan Indien.
Rédactrice en chef de la revue culturessud.com et journaliste culturelle elle écrit également des poèmes. En 2010, elle publie son premier roman : Deux mariages, deux couples (éd. Desnel).

Henriette Walter

Née en Tunisie, Henriette Walter a très vite appris à manier les langues : le français à la maison, l’italien à l’école, l’arabe et le maltais dans la rue.
A Paris, où elle étudie l’anglais à la Sorbonne, elle rencontre le linguiste André Martinet et devient sa collaboratrice. Dès 1966, elle anime un séminaire à l’Ecole pratique des hautes études.
Elle a publié de nombreux ouvrages, certains de linguistique très spécialisés, d’autres destinés à un plus large public, comme Le Français dans tous les sens (Laffont, 1988, grand prix de l’Académie française), L’Aventure des langues en Occident (Laffont, 1994, grand prix des lectrices de Elle).
Professeur émérite de linguistique à l’université de Haute-Bretagne à Rennes et ex-directrice du laboratoire de phonologie à l’Ecole pratique des hautes études à la Sorbonne, Henriette Walter est reconnue comme l’une des grandes spécialistes de la phonologie.

Arlette Farge

Historienne spécialisée dans l’étude du XVIIIe siècle, directrice de recherche au CNRS et professeur à l’EHESS, elle est venue à l’histoire par l’histoire du droit. En préparant sa thèse sur le vol d’aliments à Paris au XVIIIe siècle, elle découvre les bas-fonds de la capitale et la misère à cette époque. Ce qui l’intéresse dans le siècle des Lumières, c’est le peuple, dont le quotidien et les émeutes se racontent en filigrane dans les archives judiciaires qu’elle ne cesse d’étudier (Le Goût de l’archive, Seuil, 1989). Dans Le Bracelet de parchemin (Bayard, 2003), elle étudie les écrits retrouvés sur les noyés de la Seine, donnant ainsi une parole aux sans-voix, avant de tenter de retrouver les voix du petit peuple dans son Essai pour une histoire des voix au XVIIIe siècle (Bayard, 2009). Avec son équipe de recherche du "Groupe d’histoire des femmes", elle travaille sur les relations hommes-femmes et l’écriture de l’histoire. Dernier ouvrage paru, Un ruban et des larmes (Des Busclats, 2011).
Arlette Farge participe régulièrement à l'émission La Fabrique de l'Histoire, sur France Culture.

Pap Ndiaye

Maître de conférences en histoire à l’EHESS et membre du comité de rédaction de la revue L’Histoire, il travaille sur les discours et les pratiques de discrimination raciale dans les firmes d’assurance-vie américaines au XXe siècle, ainsi que sur diverses questions relatives aux populations noires des États-Unis et de France. Il préconise une approche à la française de la discrimination positive. Outre sa participation à de nombreux ouvrages collectifs, il a publié Du nylon et des bombes. DuPont de Nemours, Le marché et l'Etat américain (Belin, 2001), La Condition noire. Essai sur une minorité française (Calmann-Lévy, 2008, prix Jean-Michel Gaillard des « Rendez-vous de l'Histoire » de Blois 2008), Les Noirs américains. En marche pour l'égalité (Gallimard, coll. « Découvertes », 2009), et avec Andrew Diamond, Chicago (Fayard). 

Florence Lorrain

 

et trois représentants des classes des lycées Voltaire et Charlemagne à Paris et du lycée Henri-Wallon à Aubervilliers