Focus

2Ishola Akpo

Série L’Essentiel est invisible pour les yeux

«"C’est au bout de l’ancienne corde qu’on peut tisser la nouvelle", l’ancienne corde pour moi c’est d’aller dans ma tradition pour renouer avec mes origines. »
Ishola Akpo.

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Ishola Akpo_ l'essentiel 2
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Ishola Akpo, l'essentiel
Ishola Akpo, Série L’Essentiel est invisible pour les yeux, 2014. Collection de l’artiste © Ishola Akpo

Les photographies d’Ishola Akpo, entre travail documentaire et proposition plastique, portent sur les pratiques culturelles du Bénin.

L’Essentiel est invisible pour les yeux relate une tradition familiale encore présente dans plusieurs pays : la dot. Des ensembles d’objets, transmis aux générations suivantes, scellent les liens entre les familles des époux au moment du mariage.

L’artiste photographie quelques cadeaux reçus par sa grand-mère, il y a 80 ans, à l’occasion de son union. Photographiés sur fond blanc, ils sont déconnectés de leur usage quotidien et deviennent les témoins d’une époque, de ce qui doit être offert. En circulant ainsi, ils portent une charge émotionnelle, acquièrent une valeur symbolique. Ces objets intimes se font non seulement les vecteurs d’une trajectoire personnelle, mais aussi l’écho de l’histoire coloniale, comme la bouteille de gin ou le tissu wax. Importé par les Hollandais au XVIIe siècle, le gin sert encore aujourd’hui d’alcool pour les rituels et cérémonies. Le wax, lui, paradoxalement associé à un code vestimentaire africain, a été en réalité introduit par les colons.

Le titre de la série est une phrase prononcée par le renard dans Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry.

Dans la transmission, ce qui compte finalement, ce ne sont pas tant les objets que les souvenirs et les traditions qu’ils incarnent et qui demeurent essentiels.

Ishola Akpo
Né à Yopougon (Côte d’Ivoire) en 1983
​Il vit et travaille à Cotonou (Bénin)
Série L’Essentiel est invisible pour les yeux
2014 - Photographies sur papier baryté