Mémoires des lieux et histoires traumatiques : une comparaison internationale

Recueillir les traces des migrations forcées, faire lieu de mémoire pour des victimes implique de repenser la représentation de l’histoire. Des États-Unis à l’Europe, l’esclavage, la colonisation ou la Shoah deviennent l’enjeux de nouveaux récits et de nouveaux dispositifs muséographiques. 

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Couverture Hommes & Migrations numéro 1293
Hommes & Migrations, n° 1293, « L’immigration dans les musées », 2011
©EPPPD-MNHI

Stephen Small, « Esclavage, colonialisme et représentations muséales en Grande-Bretagne. Anciens et nouveaux circuits de migration », in Hommes & Migrations, n° 1293, « L’immigration dans les musées », 2011, pp. 74-84.

Historiquement, la plupart des musées en Grande-Bretagne ont eu pour fonction de soutenir la fierté nationale et de glorifier la culture britannique, en exposant toute une gamme d’objets amassés au cours de la période coloniale. L’accroissement des populations d’origine immigrée sur le territoire britannique remet en cause ces pratiques muséales, en particulier l’exposition d’images grossières et offensantes. En réponse, plusieurs expositions se fondent sur le pouvoir des musées de contester les grandes narrations historiques de l’impérialisme, afin de présenter un point de vue plus équilibré sur l’esclavage, la colonisation et leur héritage.
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Hommes & Migrations, n° 1326, « Londres et ses migrations », 2019
©EPPPD-MNHI

Hélène Bocard, « Trois musées face à leur passé colonial : Bruxelles, Amsterdam et Paris », in Hommes & Migrations, n° 1326, « Londres et ses migrations », 2019, pp. 174-181.

La réouverture en décembre 2018 du musée de Tervuren à Bruxelles, rebaptisé « AfricaMuseum », contribue à questionner la mise en scène de l’histoire coloniale dans l’espace public des anciennes métropoles coloniales. À l’instar de la Belgique, aux Pays-Bas comme en France, d’anciens musées coloniaux, qui ont fait peau neuve à une date plus ou moins récente, affichent une nouvelle identité tout en évoquant leur passé colonial. Inscrites dans l’architecture des bâtiments et les parcours de visites, ces traces coloniales deviennent l’enjeu de nouveaux dispositifs muséographiques.

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Hommes & Migrations, n° 1334, « Exposer le racisme et l’antisémitisme », 2021
©EPPPD-MNHI

Veerle Vanden Daelen, « Kazerne Dossin : Shoah et Droits humains », in Hommes & Migrations, n° 1334, « Exposer le racisme et l’antisémitisme », 2021, pp. 27-32.

Kazerne Dossin, Mémorial, Musée et Centre de recherches sur l’Holocauste et les Droits humains se situe à Malines. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la caserne Dossin a été utilisée comme camp de rassemblement pour la déportation génocidaire. De ce lieu, de l’été 1942 à l’été 1944, plus de 25 800 Juifs et Roms de Belgique et du Nord de la France ont été déportés, sauf exception, vers Auschwitz-Birkenau. Seuls 5 % ont survécu. Succédant à un premier mémorial-musée créé en 1996, la mise sur pied de Kazerne Dossin en 2012 a permis de repenser la représentation de l’histoire de la Shoah.
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Hommes & Migrations, n° 1334, « Exposer le racisme et l’antisémitisme », 2021
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Olivier Maheo, « Exposer la lutte des Africains-Américains pour leur émancipation », in Hommes & Migrations, n° 1334, « Exposer le racisme et l’antisémitisme », 2021, pp. 73-77.

Les Africains-Américains ont été et demeurent invisibilisés et marginalisés au sein du récit national états-unien. L’inauguration à Washington en 2016 du National Museum of African American History and Culture a pu donner le sentiment en France qu’il était le premier du genre, tant était chargée politiquement la revendication d’une présence de l’histoire noire sur le Mall. Il existe aujourd’hui en réalité plus de deux cents musées africains-américains. La majorité d’entre eux a été fondée dans l’élan des mobilisations pour les droits civiques. 
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