Prix de la recherche

Le Prix de la recherche du Musée national de l’histoire de l’immigration vise à encourager le développement de travaux de recherche de qualité, en histoire des migrations.

Le Prix de la recherche 2016

Le Prix de la recherche 2016 du Musée national de l’histoire de l’immigration est attribué à Catherine Gousseff pour son ouvrage Échanger les peuples. Le déplacement des minorités aux confins polono-soviétiques (Fayard).

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En 1944, alors que les Allemands entament leur retraite généralisée du front oriental, le pouvoir soviétique décide d’un transfert massif de populations pour faire concorder la carte ethnique avec les nouvelles frontières à l’Est. Il s’agit d’échanger les populations ukrainiennes vivant dans les limites de la nouvelle Pologne avec les Polonais des territoires de l’Ukraine redessinée. De 1944 à 1946, près de deux millions de personnes désemparées se croisent, en route vers leur « patrie ». Face aux groupes nationalistes armés, aux nombreux réfractaires au départ, les représentants des autorités tant polonaises que soviétiques sont tiraillés entre les ordres d’en haut et les réalités locales. Comment a-t-on procédé pour engager, sur une base théoriquement volontaire et bilatérale, ce chassé-croisé de minorités ?
À partir d’archives et de témoignages inédits, Catherine Gousseff raconte une histoire étonnante, peu connue et souvent poignante qui mêle l’expérience humaine des migrations « ethniques » de sortie de guerre à leur conception et leur mise en œuvre (présentation de l’éditeur).

Le Prix a été attribué par un jury composé de Sylvie Aprile (Université Paris Ouest Nanterre), Emmanuel Blanchard (Université Versailles Saint Quentin), Laurent Dornel (Université de Pau et des Pays de l’Adour), Virginie Guiraudon (Centre d’études européennes Sciences Po-CNRS), François Héran (INED), Dzovinar Kevonian (Université Paris Ouest Nanterre), Martial Poirson (Université Paris 8), Philippe Rygiel (Université Paris Ouest Nanterre), Emmanuelle Sibeud (Université Paris 8), Hugues Tertrais (Université Paris 1), Mélanie Traversier (Université de Lille III).

Lors de la remise du Prix par Pascale Laborier, professeur de sciences politiques et chargée de mission auprès du Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Thierry Mandon, le 15 mars 2017, un hommage a été rendu à l’historienne Janine Ponty. Historienne spécialiste de l’immigration polonaise en France, décédée en février 2017, elle avait inlassablement œuvré, dès la mission de préfiguration, avec générosité et érudition, à la création de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. Le Prix de la recherche du MNHI porte désormais son nom.

Le Prix de la recherche 2015

Plus de trente chercheurs ont fait acte de candidature dans le cadre de la première édition du Prix de la recherche, lancé à l’automne 2014 et réservé cette année à la catégorie "Articles". À l’issue de la phase de pré-sélection, sept articles ont été retenus par le jury, composé de membres du conseil scientifique, du Département de la recherche et d’experts extérieurs. Le lauréat a été recompensé le mardi 26 mai 2015, à l’occasion de la clôture de la saison 2014-2015 de L’UniverCité.

Les présélectionnés

  • Boris Adjemian, "Du récit de soi à l’écriture d’un Grand Récit : une autobiographie collective arménienne en Ethiopie", Diasporas. Histoire et sociétés, n°22, 2013.
  • Margot Delon, "Faire mémoire(s) des lieux disparus. Le cas des bidonvilles et cités de transit de Nanterre", Ethnologie française, 2014/2, vol. 44. 
  • Vincent Gay, "Lutter pour partir ou pour rester ? Licenciements et aide au retour des travailleurs immigrés dans le conflit Talbot, 1983-1984", Travail et Emploi, n°137, 1er semestre 2014
  • Florence Johsua, " ‘Nous vengerons nos pères’. De l’usage de la colère dans les organisations politiques d’extrême-gauche dans les années 1968", Politix. Revue des Sciences sociales du politique, vol. 26, n°4, 2013.
  • Annalisa Lendaro, "Inégalités sur le marché du travail entre deux générations d'immigré-e-s. Ce que l'action publique fait aux parcours de vie", Revue française de sociologie, 2013/4, vol. 54.
  • Katerina Seraidari-Leonard, "Restaurants grecs et turcs à Bruxelles. Concurrence ou émulation ?", Ethnologie française, 2014/1, vol. 44.
  • Simeng Wang, " ‘L’enfant abandonné en Chine, puis domestiqué en France ? Qu’est-ce que je suis pour eux ?!’ Obligations familiales à rebours des enfants migrants d’origine chinoise à Paris", Enfances, Familles, Générations, n°20, 2014. 

Le lauréat de l'édition 2015

Mardi 26 mai 2015, Boris Adjemian a reçu le premier Prix de la recherche du Musée national de l’histoire de l’immigration, pour l'article intitulé "Du récit de soi à l’écriture d’un Grand Récit : une autobiographie collective arménienne en Ethiopie", publié en 2013 dans la revue Diasporas. Histoire et sociétés.

Boris Adjemian a effectué une thèse en cotutelle (EHESS/ université Naples) sur l'histoire et la mémoire de l'immigration arménienne en Éthiopie, sous la direction de Gérard Noiriel et Alessandro Triulzi, qui a donné lieu à la publication de l'ouvrage "La fanfare du négus" (Editions EHESS, 2013). "Je viens plutôt de l'histoire africaine (éthiopienne plus précisément) et j’ai dérivé progressivement vers les thématiques des migrations et des diasporas. Longtemps enseignant dans le secondaire, je suis l'actuel conservateur de la bibliothèque arménienne Nubar à Paris et chargé de cours à Nanterre."

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