Martin Margiela

(né en 1957)

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Martin Margiela, ensemble body, collants et jupe rideau, automne-hiver 1990 © Collection Paalis Galliera. Photo : Spassky Fischer
Martin Margiela, ensemble body, collants et jupe rideau, automne-hiver 1990 © Collection Paalis Galliera. Photo : Spassky Fischer
Créateur belge contemporain, né en 1957, Martin Margiela se distingue de ses contemporains par son goût de l’anonymat et du collectif.

Après des études à l’Académie des Beaux-arts d’Anvers où il fréquente les "six d’Anvers" et quelques années en freelance, il s’installe à Paris et devient le bras droit de Jean-Paul Gaultier de 1984 à 1987. Il crée sa propre maison de couture, la Maison Martin Margiela, MMM, en 1988 en compagnie de Jerry Meirens. Parallèlement, il collabore avec Hermès entre 1998 et 2003 en tant que directeur artistique des lignes féminines ce qui contribue à sa mise en lumière. Dès 1991, Martin Margiela entre au Musée avec une exposition au Palais Galliera.

Refusant de se faire photographier et de répondre aux interviews, il accepte juste les réponses par écrit au nom de son collectif de créateurs. Point de logos, ses vêtements sont reconnaissables aux quatre points de couture blancs qui fixent l’étiquette. Initialement d’un blanc virginal, elle s’orne ensuite de numéros qui font référence à la ligne (0 pour la ligne artisanale et 10 pour le prêt-à-porter homme par exemple).

Les boutiques n’ont pas d’enseigne, semblent en perpétuels travaux et le personnel accueille en blouse blanche. C’est d’ailleurs sa couleur fétiche. Il refuse les défilés ou les organise dans des lieux insolites comme un terrain vague ou une station de métro, masque ses mannequins ou les orne de longues franges et de lunettes de soleil pour les rendre méconnaissables. Il ne salue jamais le public à l’issue de ces défilés hors-norme. L’attention doit se porter sur le vêtement.

Certaines caractéristiques marquent sa signature comme les coutures apparentes, le recyclage, l’over size, le jean peint ou les épaules structurées. Déconstructiviste avant tout, contestant ainsi la présentation et la consommation habituelle des vêtements, il fait d’un pantalon ou des vieux gants une robe, utilise des objets du quotidien qu’il incorpore à sa collection artisanale, refuse de suivre les lignes du corps. Par ailleurs, il utilise des codes ancestraux pour les remettre en lumière, fusionnant la tradition occidentale et asiatique avec ses bottes "tabis" (originellement, des chaussettes japonaises séparant le gros orteil des autres orteils). Il quitte sa propre maison fin 2009 (pour se consacrer semble-t-il à la peinture), qui perpétue la tradition d’anonymat et de collectif avec un groupe de créateurs anonymes. Cette tradition semble s’être rompue en ce début octobre 2014 avec l’annonce de John Galliano comme directeur artistique de MMM.