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Acquisition de tirages photographiques de la famille Petek

La famille turque Petek a fait don d'un ensemble de tirages photographiques.

Image
photographie en noir et blanc
Gaye Petek enfant sur le boulevard Saint-Martin, 1955-1960, Paris, tirages photographiques noir et blanc, Musée national de l'histoire de l'immigration, inv. 2020.26.21
© EPPPD-MNHI

Parcours de la famille Petek

Gaye Petek, la donatrice de cet ensemble, naît en Turquie en 1949. En juillet de cette même année, son père, Fahrettin Petek arrive en France pour éviter d’effectuer le service militaire en Turquie, car il risque sa vie pour ses attaches avec la mouvance communiste. Il choisit la France par admiration pour la Révolution française et les Lumières.Installé dans une chambre de bonne du boulevard Saint-Martin il fait venir sa femme et sa fille, en 1951. Ayant emmené avec lui son diplôme obtenu à la faculté de Pharmacie de l’Université d’Istanbul, Fahrettin Petek reprend des études de biochimie, à la faculté de Pharmacie de Paris, pour préparer une thèse de doctorat sous la direction du professeur Jean-Emile Courtois. Il fait carrière, entre au CNRS à partir de 1954 ; il en est le premier chercheur turc, puis, après avoir soutenu sa thèse en biochimie moléculaire, devient Maître de recherches en 1966 puis Directeur de Recherches en 1972 (il prendra sa retraite en 1986)

Revenue en Turquie à l’âge de trois ans pour des vacances, Gaye Petek est retenue pendant plus de deux ans, par mesure de rétorsion à l’encontre de son père. Elle parvient à rejoindre ses parents en 1955 puis mène une enfance joyeuse dans son quartier du boulevard Saint-Martin. Après ses études et son mariage, elle retourne vivre en Turquie, avant d’être contrainte à quitter le pays en raison de l’engagement politique de son époux. Elle intègre le Service Social d’Aide aux Emigrants. Entre 1972 et 1980, elle épaule ainsi les travailleurs turcs, arrivés en « célibataires », puis leurs épouses quand le regroupement familial est instauré. De 1981 à 1983, elle travaille à la délégation parisienne du Haut-Commissariat aux Réfugiés.

En 1984, Gaye PETEK crée Elele, une association laïque pour les Turcs de France. Elele signifie « main dans la main ». L’association, parallèlement à son travail d’accompagnement social pour l’intégration, développe des actions de soutien des femmes victimes de violences, et organise des manifestations culturelles et du soutien scolaire pour les enfants. Faute de subsides suffisants, l’association cesse ses activités en 2010, suscitant une polémique sur l’attitude du gouvernement envers les acteurs associatifs du champ des migrations.