Actualité des collections

Acquisition de la correspondance administrative de la famille Godurowski

Le musée a acquis une soixantaine de documents faisant état des démarches administratives de la famille.

Image
lettre scannée
Lettre de Thadée Godurowski à l’inspecteur Blintz, 1925, Paris, encre sur papier, Musée national de l'histoire de l'immigration, inv. 2020.25.64
© EPPPD-MNHI

Parcours de la famille Godurowski

Acquis auprès des descendants, cette correspondance d’une soixantaine de documents fait état des démarches de la famille Godurowski auprès de l’Etat français entre 1919 et 1926. Alsaciens d’origine polonaise, ils se battent pour attester de leur nationalité française, qui leur sera finalement reconnue.

Louis-Joseph Godurowski est né de parents polonais, installés en Alsace depuis 1855. A l’issue de la guerre franco-prussienne et de l’annexion du territoire par l’empire allemand en 1871, il demeure sur place et épouse en 1887 Marie-Adèle Jacob, née dans la partie méridionale du Haut-Rhin devenue le Territoire de Belfort après l’annexion. Le couple a quatre enfants. En 1896, Louis-Joseph choisit de demander la nationalité alsacienne-lorraine, dénommée « indigénat » par les autorités françaises qui dénient à l’empire allemand la possibilité de naturaliser des alsaciens-mosellans.

Au début de la Première Guerre mondiale, deux de ses fils s’engagent dans l’armée française, leur frère est enrôlé dans les rangs de l’armée allemande. A l’issue de la guerre, en 1919, Marie-Adèle, devenue veuve, reçoit, ainsi que son plus jeune fils André, une invitation à solliciter la réintégration dans la nationalité française par décret. Les deux fils qui ont quitté l’Alsace, sont sommés de réunir un dossier pour examiner leur situation. C’est le début d’une bataille juridique de cinq ans, qui, au fil des interprétations des différentes administrations ainsi que des appuis dont la famille bénéficie, met en lumière plusieurs points de controverse liés au statut des habitants de l’Alsace-Moselle entre la 1871 et 1918, mais aussi à celui des étrangers arrivés en France au 19e siècle.