Article de dossier/point sur

Artistes étrangers perdus, libres et aimés à Paris, 1944-1968

professeur émérite d'histoire de l'art à l'université de Colombie britannique à Vancouver

Serge Guilbaut est le commissaire d’une grande exposition intitulée Paris pese a todo qui s’est tenue du 21 novembre 2018 au 22 avril 2019 au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, à Madrid sur les artistes étrangers à Paris entre 1944 et 1968. L’exposition avait le même sujet que Paris et nulle part ailleurs, mais avec une approche très différente. Conçue chronologiquement, portant sur de nombreuses formes artistiques (jazz, photographie) sans se focaliser uniquement sur quelques artistes, incluant des artistes arrivés avant-guerre comme Picasso, Kandinsky, elle s’attachait à restituer l’effervescence créative dans la capitale après-guerre plus que des trajectoires d’individus. Serge Guilbaut cherchait à comprendre pourquoi l’histoire a retenu certains artistes plutôt que d’autres. Il est par ailleurs l’auteur d’un livre majeur sur l’histoire de l’art du XXe siècle, Comment New York vola l’idée d’art moderne, en 1982, démontrant comment Paris perdit sa suprématie ; qu’il revienne sur cette aventure près de quarante ans plus tard n’est pas anodin. Un catalogue en version espagnole ou anglaise — mais pas française — accompagne l’exposition, que l’on peut retrouver aujourd’hui sur Internet. L'introduction du catalogue de l'exposition Artistes étrangers perdus, libres et aimés à Paris rédigé par Serge Guilbaut, ici traduite, présente la complexité de la scène parisienne. La seconde partie introduit la diversité des textes critiques de l’époque.