Jeunes générations

La seconde génération de Portugais, née en France ou arrivée à l’âge adulte à la fin des années 1980, a dû affronter un défi de taille : sa réussite scolaire. Éduqués dans la culture et la langue portugaise, avec le soutien du mouvement associatif portugais qui a connu un essor en France dans les années 1970, ces jeunes ont été peu accompagnés par leurs parents dans le système éducatif français. Le manque de diplômes les conduit, comme leurs aînés, à faire des métiers manuels. Dans le même temps, leur double culture leur permet de développer tout un éventail de relations entre le pays d’origine de leurs parents et la France. A la fin des années 1990, l’intégration des jeunes d’origine portugaise porte ses fruits avec une progression de leur niveau scolaire. 

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Portuguese immigrants, Hendaye-Paris train, 1965
Immigrés portugais, train Hendaye-Paris, 1965
© Gérald Bloncourt, Musée national de l’histoire de l’immigration

Les enfants portugais à l’école française

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Couverture H&M numero 1123

Altina Fernandes, Hommes & Migrations, n° 1123, 1989
 
Une enquête sur la répartition élèves d’origine portugaise dans les établissements scolaires de Conflans-Sainte-Honorine à la fin des années 1980 permet de dresser un bref portrait de l’immigration portugaise dans cette ville des Yvelines. Les Portugais ont peuplé un bidonville sur les quais de la Seine avant de rejoindre la cité de transit en 1974, composée de trois immeubles où vivent quarante familles portugaises. Si les parents sont désormais conscients que l’école constitue un levier majeur de réussite sociale, leur manque de scolarisation au Portugal sous le régime de Salazar tout comme leur mauvaise connaissance du système éducatif français restreint l’aide qu’ils peuvent apporter à leurs enfants. Or les jeunes de la deuxième génération, nés en France, attendent d’autres perspectives que celle d’une réussite à la seule force de leurs bras. 

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Quand les jeunes portugais prennent la parole. Une expérience d’enquête-participation

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Couverture H&M numero 1123

Maurice Imbert Amadeu Rosa, Hommes & Migrations, n° 1123, 1989 
 
Une enquête menée en 1987 auprès d’un millier de jeunes Portugais, fait ressortir l’émergence de nouveaux systèmes de valeur qui interrogent leurs doubles relations à leur pays natal et à celui de leurs parents. Sur le plan scolaire, les formations professionnelles dominent, et près de la moitié de ces jeunes se déclarent frustrés de ne pas poursuivre d’études. S’ils conservent des liens forts avec le Portugal, seule une moitié souhaite y rentrer après avoir achevé leurs études contrairement à leurs parents pour qui ce retour demeure l’objectif de la retraite. Cette enquête révèle d’autres contrastes parmi les jeunes portugais. Certains d’entre eux vivent en symbiose étroite avec leur communauté d’origine, d’autres ont un éventail de relations plus largement ouvert aux autres communautés, française et étrangères, avec lesquelles ils sont en contact. Entre l’assimilation par la société d’accueil et la sauvegarde des liens traditionnels avec le pays des parents, de nouveaux profils de vie voient le jour. 

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Jeunes issus de l’immigration en région parisienne

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Couverture Hommes & Migrations numéro 1210

Isabel Amorim Ribeiro, Jorge de Portugal Branco, Roselyne de Villanova, Hommes & Migrations, n° 1210, 1997 
 
Dans ce numéro de la revue sur les Portugais en France en 1997, une enquête met en lumière différentes spécificités des jeunes d’origine portugaise. La première est que la progression de leur scolarisation, amorcée dès la fin des années 1980, a porté ses fruits : 70 % de ces jeunes se trouvent dans des filières d’enseignement général. La seconde est le développement d’une double culture et d’une binationalité chez ces jeunes nés en France à 82 %. L’attachement au pays des parents se maintient à travers des vacances au Portugal pour la quasi-totalité des interrogés et la fréquentation des associations portugaises pour les deux tiers d’entre eux. Le bilinguisme poursuit son développement, puisqu’il concerne 88 % des jeunes qui se caractérisent par une double appartenance vécue positivement comme un capital culturel et affectif élargi. 

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