Voix littéraires

La présence des exilés chiliens en France a donné lieu à une production artistique et culturelle particulièrement féconde. Selon Bernardo Toro « la période culturelle la plus florissante que le Chili ait connue dans toute son histoire s’est passée hors de ses frontières, en Europe, et en particulier en France entre 1973 et 1989. Jamais les Chiliens n’ont fait autant de films, écrit autant de livres, peint autant de tableaux, composé autant de chansons ». D’après un rapport demandé par l’Unesco en 1989, 1 700 livres, revues et brochures ont été publiés par les exilés chiliens entre 1973 et 1989, rien qu’en France.

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Araucaria de Chile, n°1, 1978
Couverture du premier numéro de la revue Araucaria de Chile paru en 1978 © Auraucaria de Chile

Littérature chilienne hors les murs

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Couverture Hommes et Migrations 1305

Bernardo Toro, Hommes & Migrations, n° 1305, « L’exil chilien en France », 2014, pp. 114-117.

Si l’histoire de la littérature chilienne hors des murs porte sur la lutte des écrivains face à un pouvoir totalitaire, elle ne s’y résume pas. Les murs sont également ceux qui séparent l’écrivain de la communauté dont il est issu, voire de lui-même. Quarante ans après le coup d’État au Chili, les souvenirs de l’exil et de l’engagement des exilés chiliens tendent à s’étioler. En cause, un changement de génération et une crise de transmission à laquelle le dossier autour de l’exil chilien paru en 2014 entendait répondre. Dans cette mémoire à retisser, le rôle de la littérature demeure central.

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Une littérature de l’entre-deux. Roman et exil chilien chez Antonio Skármeta, José Donoso et Bernardo Toro

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Couverture Hommes et Migrations 1305

Catherine Pélage, Hommes & Migrations, n° 1305, « L’exil chilien en France », 2014, pp. 127-133.

L’écriture de l’exil appelle un double regard sur des trajectoires individuelles prises dans l’Histoire. La fuite hors du Chili de Pinochet ou le souvenir traumatique de la dictature constituent une mise à distance à la fois spatiale et symbolique, dont s’empare avec force la création littéraire chilienne à l’étranger. Antonio Skármeta, José Donoso ou Bernardo Toro mettent en scène cet entre-deux problématique où le silence des victimes de la dictature voisine avec leur mémoire meurtrie. Leurs textes rappelant la présence lancinante des ombres du passé.

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Luis Sepulveda, L’Ombre de ce que nous avons été

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Couverture Hommes & Migrations n°1285

Mustapha Harzoune, Hommes & Migrations, n° 1285, « L’appel du pied », 2010, p. 203.

Dans le n° 1270 qu’Hommes & Migrations consacrait aux migrations latino-américaines, Fanny Jedlicki abordait la question du retour des exilés au Chili. C’est aussi la toile de fond de L’Ombre de ce que nous avons été de Luis Sepulveda. Cans ce livre enchanteur, l’auteur réalise un tour de force : évoquer les années de dictature, les luttes passées, l’optimisme d’une « jeunesse partie en lambeaux », l’exil des uns, les tortures ou la mort des autres, le difficile retour des exilés venus de Berlin ou de Paris dans un pays méconnaissable.

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Exil et littérature dans l’œuvre de Roberto Bolaño

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Couverture Hommes et Migrations 1305

Adélaïde de Chatellus, « Exil et littérature dans l’œuvre de Roberto Bolaño », in Hommes & Migrations, n° 1305, « L’exil chilien en France », 2014, pp. 119-125.

Roberto Bolaño occupe une place charnière dans l’histoire de la littérature latino-américaine. Chez lui, l’exil biographique croise la volonté de renouveler la langue et l’esthétique littéraire latino-américaines pour les ouvrir aux formes multiples de la littérature universelle. Renonçant au réalisme merveilleux ou magique qui a fait le succès de la génération précédente, celle du Boom latino-américain, il développe une œuvre marquée par l’abandon des utopies, de l’héroïsme, de la morale.

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