Gurbet/El Maghreb, exil/occident lointain
Dans le cadre du Mois de la photo à Paris 2008, la Cité dévoile à l'occasion de l'exposition « Gurbet/El Maghreb, exil/occident lointain », les oeuvres de Bruno Boudjelal et Malik Nejmi. Ils nous emmènent sur les routes des migrations où histoire et mémoire se conjuguent à des images qui disent la solitude, le déracinement, le désir et la peur du retour mais aussi la possible reconstruction de l’être.
Bruno Boudjelal
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Bruno Boudjelal, Gurbet, Turcs d’ici, 1994 © CNHI
Il saisit la communauté turque dans sa diversité géographique et professionnelle tout en constituant une première mémoire de cette immigration. Bruno Boudjelal livre des tranches de vie, capturées dans l’ineffable équation entre l’ici et l’ailleurs.
En 1994, il continue de creuser le sillon des déchirements de l’immigration et s’attache aux Turcs d’ici. Il parcourt la France entière afin de photographier la communauté turque et tente ainsi de constituer un début de mémoire de cette immigration. Il est assisté par l’association Elele, migrations et cultures de Turquie, qui lui ouvre son réseau de relations.
Par son regard sensible, parfois mélancolique, souvent décadré, le photographe introduit une vitalité, bouscule certains clichés et donne à voir des images où la tradition se confronte à la modernité. Il offre le panorama d’une population largement diversifiée dans son implantation en France et qui occupe différents secteurs d’emploi.
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Bruno Boudjelal, Gurbet, Turcs d’ici, 1994 © CNHI
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Bruno Boudjelal, Gurbet, Turcs d’ici, 1994 © Musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration, CNHI
Pour en savoir plus sur Bruno Boudjelal :
Malik Nejmi
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Malik Nejmi, Bâ Oua Salâm, 2005 © Musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration, CNHI
Par une approche narrative et intimiste, les Images d’un retour au pays (2001) évoquent les retrouvailles avec la famille restée là-bas pendant que les photographies sondent les traces de l’invisible et dévoilent en filigrane l’absence du père.
Ces clichés successifs d’une terre retrouvée finiront par ramener le père au pays en 2005.
En télescopant les temporalités, Nejmi compose des scènes qui semblent tirées des albums de famille. Mais elles trahissent leur contemporanéité par le traitement photographique, les plans quasi cinématographiques, les jeux subtils entre champs et hors champs ou encore le format carré des photographies qui n’est autre que la reproduction du cadre de la fenêtre de l’appartement familial d’Orléans d’où, petit, s’évadait son imaginaire vers le pays du soleil couchant.
Commissariat de l'exposition : Françoise Huguier, Isabelle Renard
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Malik Nejmi, Bâ Oua Salâm, 2005 © Musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration, CNHI
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El Maghreb, Ba oua Salâm, mon père est revenu, la paix sur mon père (titre de l’installation) de Malik Nejmi, 2005, Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration, inv. 2008.16.28.