Icônes sportives : le revers de la médaille ?

A chaque victoire de rang mondial remportée par des descendants de l’immigration, la même antienne se fait entendre : « La France s’est trouvé une icône ! » Mais, de Yannick Noah à Zinédine Zidane, la célébration de l’exploit sportif révèle les assignations à l’œuvre dans l’enthousiasme collectif.

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Marionnettes de Marcel Desailly, Zinedine Zidane, David Trezeguet
Marionnettes de Marcel Desailly, Zinedine Zidane, David Trezeguet pour Les Guignols de l’info
2009. Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration, Inv. 2010.10.3/4/5
© EPPPD-MNHI

“L'effet Zidane”, ou le rêve éveillé de l'intégration par le sport

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 Mogniss H. Abdallah, in Hommes & Migrations, n°1226, 2000, pp. 5-14

Le 12 juillet 1998, la victorieuse et multicolore équipe de France rivait leur clou à la fois aux adversaires du ballon rond et au Front national. On louait les vertus « intégrationnistes » du sport et Zinedine Zidane devenait le héros de la République, soudain ravie de se découvrir multiraciale. Un héros discret dont les rares déclarations sont aussitôt reprises comme autant d'arguments en faveur de l'intégration républicaine au mérite. Le parcours du champion attire du même coup l'attention sur l'envers du décor moins reluisant avec ses agents indélicats, véritables maquignons qui font commerce des surdoués des banlieues et des jeunes joueurs africains.

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Les effets symboliques des migrations dans le football de la Caraïbe

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Couverture Hommes & Migrations n°1285

Harry P. Mephon, in Hommes & Migrations, n°1285, 2010, pp. 66-79

Marius Trésor, Thierry Henry, Lilian Thuram, William Gallas ou Nicolas Anelka : autant de noms rattachés aux plus belles pages de l’équipe de France de football ou à celles de grands clubs européens. Le rôle et l’implication de ces talents dans l’équipe nationale résultent d’un long cheminement sociohistorique et de raisons complexes qui se situent hors des terrains, voire hors du territoire national. Peu d’analyses interrogent les inconscients collectifs et les conditions sociales en jeu. Car, entre la Caraïbe et la France, le football est au cœur des migrations des populations et de leurs effets symboliques.

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Les Bleues. À la recherche d’une icône de l’immigration

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Couverture Hommes & Migrations n°1285

Claude Boli, Yvan Gastaut, in Hommes & Migrations, n° 1285, 2010, pp. 12-13

Depuis les premières participations aux compétitions internationales, dans les années 1970, l’équipe de France féminine est le reflet d’une nation où l’immigration constitue un élément incontournable. Au sein de l’équipe de France de football, la présence des joueuses noires est moins marquée, et par conséquent l’influence de l’immigration dans l’image que le grand public se fait de cette équipe est quasiment méconnue. La figure emblématique d’une joueuse de l’équipe de France issue de l’immigration est dès lors attendue. Au moment de la parution de l’article, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto n’avaient pas encore entamé leur carrière sportive… 

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La victoire de Yannick Noah à Roland-Garros. Ou le rêve déçu d’une icône antiraciste

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Couverture Hommes et Migrations 1313

Stéphane Mourlane, Philippe Tétart, in Hommes & Migrations, n° 1313, 2016, pp. 105-112

Le 5 juin 1983, la victoire de Yannick Noah en finale du tournoi de tennis de Roland Garros fait la joie de la France entière. En pleine crise économique et sociale, confronté à la fois à la récession et à la montée du racisme que dénoncent les enfants d’immigrés, le pays s’est trouvé une icône. Si l’embrasement médiatique fait de Noah le nouveau visage d’une société réconciliée avec elle-même, le joueur lui-même paraît réticent à endosser le symbole. Une manière d’échapper aux assignations identitaires qui surdéterminent son exploit sportif.

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