Sport, intégration et discriminations : le match sans fin ?

En dépit des valeurs de respect de l’autre et de dépassement de soi qui fondent les pratiques sportives, des discriminations s’expriment sur le terrain du sport comme ailleurs au sein de la société française. Le sport est également souvent mobilisé comme outil d’insertion, voire d’intégration. A la fois poison et remède dans la lutte contre les préjugés, le sport est soumis aux ambivalences de son usage politique. 

Image
Communauté des Tamouls Sri Lankais en France. Photographie prise le soir de la finale de la coupe du monde de football, le 12 juillet 1998, après la victoire de l'équipe de France, Jean-Michel Delage
Série photographique : Communauté des Tamouls Sri Lankais en France. Photographie prise le soir de la finale de la coupe du monde de football, le 12 juillet 1998, après la victoire de l'équipe de France, Jean-Michel Delage, Musée national de l’histoire de l’immigration, Inv 2007.063.004
© EPPPD-MNHI, Jean-Michel Delage

L'équipe de France de football, c'est l'histoire en raccourci d'un siècle d'immigration

Image
docannexe_image_3613_1226.jpg

Didier Braun, in Hommes & Migrations, n°1226, 2000, pp. 50-56

L'équipe de France de football reflète, avec un décalage générationnel logique, les vagues d'immigration que le pays a connu. Depuis la glorieuse équipe de 1958, héritière, entre autres, des migrations polonaises et italiennes de l 'entre-deux-guerres, jusqu'aux champions du monde « black-blanc-beur » de 1998, en partie issus de l'immigration coloniale et post-coloniale des années 1950 et 1960, en passant par la grande équipe de Platini dans les années 1980, la sélection nationale a grandement contribué à légitimer dans les esprits la réalité du « creuset » français.

Accéder à l'article sur le site de Persée

Sport, insertion, intégration

Image
docannexe_image_3613_1226.jpg

Patrick Mignon, in Hommes & Migrations, n° 1226, 2000, pp. 15-26

Dans sa fonction idéale, le sport est synonyme de justice et d'égalité des chances, de participation à la société, d'amélioration personnelle, de discipline – individuelle et collective, morale et physique. Il contribue ainsi à la transformation de l'individu en citoyen et crée des modèles, des figures exemplaires. Mais la réalité de la compétition et le culte de la victoire viennent s'opposer à ces valeurs ; il serait d'ailleurs risqué d'affirmer que le sport permet une intégration facile. S'il est encore trop tôt pour évaluer, en France, son impact réel sur les jeunes issus de l'immigration, on connaît déjà les dangers d'une spécialisation précoce et, plus encore, d'une spécialisation qui serait liée à l'origine du sportif.

Accéder à l'article sur le site de Persée

La perception des joueurs africains en France. Projection et imaginaire colonial

Image
Couverture Hommes & Migrations n°1285

Claude Boli, in Hommes & Migrations, n° 1285, 2010, pp. 124-132

S’il est un domaine où les discours changent peu ou prennent des formes différentes sans fondamentalement être dénués de préjugés raciaux, c’est bien celui des représentations autour du footballeur noir africain. L’imagerie coloniale et racialiste qui s’est fabriquée au cours des siècles de relations virtuelles et réelles entre la France et ses anciennes colonies trouve dans l’immigration des footballeurs venus d’Afrique un terreau idéal d’expression.

Accéder à l'article sur le site d'Open edition

Discriminations vécues et ancrage territorial dans les quartiers prioritaires en France. Le cas des clubs de football

Image
Couverture Hommes & Migrations n°1285

Benjamin Coignet, Gilles Vieille-Marchiset, in Hommes & Migrations, n° 1285, 2010, pp. 134-146

Les clubs de football en banlieue sont porteurs de préjugés relevant du racisme, du machisme, générateurs de violence. Pour assurer sa place dans un quartier, l’association sportive est en négociation permanente avec l’identité du territoire sur lequel elle propose ses pratiques. Dans les clubs situés en zones urbaines sensibles (ZUS), la pratique du foot cristallise ainsi des situations de violence, de discrimination vécues ou intériorisées. Les clubs offrent de ce fait une caisse de résonance inédite à l’étude sociologique des fantasmes et des a priori qui marquent les quartiers populaires et leurs habitants.

Accéder à l'article sur le site d'Open edition