Un double ancrage entre la France et la Turquie

Installée en France depuis les années 1960, cette immigration s’est construite entre leur territoire d’installation et la Turquie en articulant la continuité des traditions avec l’adaptation au pays d’accueil. Majoritairement issue de l’immigration ouvrière, rurale ou peu qualifiée, elle se distingue par un fort attachement à sa culture d’origine, tout en développant progressivement des formes d’expressions identitaires propres. 

Bruno Boudjelal, Gurbet, Turcs d’ici, 1994

L’attachement au pays d’origine

Le double ancrage des Turcs entre la France et leur pays d’origine façonne une identité plurielle, en quête de reconnaissance dans la société française. La volonté de préserver sa culture constitue le ciment d’une immigration qui se distingue par une forte endogamie, avec environ 95 % des mariages conclus au sein de la communauté turque dans les périodes récentes.

Comment peut-on être turc en France ?

Hommes & Migrations, n °1212, 1998, pp. 14-23

Philippe Dewitte, Hommes & Migrations, n° 1212, 1998, p. 1

De toutes origines, régionales, sociales ou « ethniques » mais aussi de toutes confessions et de tous horizons politiques, les immigrés turcs peuvent compter sur leur dynamisme économique pour s’adapter socialement à la vie du pays d’accueil. Le souci de préserver leur culture pour résister à sa dilution dans la société française risque de les entraîner vers un repli sur soi.

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Les migrants de Turquie face à la France, confrontations d’identités

Hommes & Migrations, n °1212, 1998, pp. 14-23

Riva Kastoryano, Hommes & Migrations, n °1212, 1998, pp. 111-119

Les migrants de Turquie donnent d’eux-mêmes l’image d’un milieu fermé qui se suffit à lui-même. Si, pour la plupart d’entre eux, l’hypothèse d’un retour au pays d’origine est de plus en plus illusoire, elle est toujours présente dans le discours. L’absence d’un passé de colonisé, la référence à la grandeur de l’Empire Ottoman leur permettent de se différencier des autres communautés immigrées. Les migrants de Turquie ignorent ainsi momentanément leurs différences géographiques, sociales, politiques ou culturelles.

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Des gendres et des brus “importés” de Turquie par les familles, Vies de famille

Hommes et Migrations, n°1232

Gaye Petek-Şalom, Hommes & Migrations, n° 1232, 2001, pp. 41-50

Par crainte d’une acculturation et d’une perte de l’identité turque, nombre de familles immigrées choisissent en Turquie ceux ou celles qui partageront la vie de leurs enfants en France. Ces unions endogamiques, majoritaires, sont bien souvent source de déceptions, de souffrance, voire de ruptures et de violences. Brus inféodées à leur belle-famille, gendres dépendants des beaux-parents ou rejetés par leur épouse, ces situations parfois désespérées appellent une réflexion et des politiques ciblées dans le pays d’accueil.

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Appartenances et altérités chez les originaires de Turquie en France

Hommes & migrations, n°1280, 2009

Samim Akgönül, Hommes & migrations, n°1280, 2009, pp. 34-49.

Loin de leur pays d’origine, les populations turques en France se retrouvent au sein d’organisations religieuses, motivées moins par la recherche d’un lieu de culte que par la volonté de circonscrire un espace communautaire. L’enjeu est double. En tant que minorité, les Turcs de France resserrent leurs rangs face à une culture et un groupe dominant. En tant qu’héritiers d’un peuple jamais colonisé, ils se définissent aussi en s’opposant aux Arabes, ces autres musulmans.

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Permanences et mutations de l’immigration turque en France

Hommes & migrations, n°1280, 2009

Stéphane de Tapia, in Hommes & migrations, n°1280, 2009, pp. 8-20.

En France, les immigrés originaires de Turquie et leurs descendants font le double pari de l’insertion économique et du maintien d’une forte cohésion communautaire. Française par le sol, cette population veut rester turque par le cœur. Cet entre-deux est-il viable ? Pour répondre, il faut replonger dans les racines de l’identité turque. Se souvenir que la République d’Atatürk a conservé de l’Empire ottoman sa diversité ethnique, confessionnelle, linguistique et culturelle. Si dans l’Hexagone la transmission de la langue turque reste l’élément le plus évident de l’identité collective, il n’en demeure pas moins le plus fragile.

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L’affirmation d’une identité culturelle

L’identité culturelle turque a longtemps été occultée dans la société française. Le parcours d’intégration des immigrés turcs les conduit à s’affirmer en faisant reconnaître leur culture. Des associations se développent avec la volonté de porter sur le devant de la scène le dialogue culturel franco-turc.

Je, Turcs, Ils"

Hommes & Migrations, n °1153, 1992

Gaye Petek-Şalom, in Hommes & Migrations, n °1153, 1992, pp. 42-44

Alsace plurielle, association implantée à Mulhouse, et Elele, La Maison des travailleurs de Turquie, dont le siège est à Paris, organisent, de mars à juin 1992, un festival intitulé « Je, Turcs, Ils ». Une expérience unique en son genre et qui fait le pari de la culture comme facteur d’une double intégration.

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En passant par la Lorraine... À ta Turquie

Hommes & Migrations, n °1153, 1992

Elisabeth Chikha, Murat Vasif Erpuyan, Hommes & Migrations, n °1153, 1992, pp. 55-57

Le local de l’association « À ta Turquie » se trouve à Nancy, dans la rue principale. Le choix de cet onéreux emplacement est symbolique de sa démarche. « Malgré les nombreuses propositions reçues, nous avons refusé de nous installer dans la rue Saint-Nicolas où sont cantonnés les immigrés car nous voulions sortir du ghetto des lieux et des mentalités », selon Murat Erpuyan, le président de cette jeune association qu’il présente ainsi que sa revue Olusum Genèse.

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Les jeunes originaires de Turquie en quête d’identité

Hommes & Migrations, n °1212, 1998, pp. 14-23

Hansu Yalaz, Hommes & Migrations, n° 1212, 1998, pp. 80-87

En France, les jeunes originaires de Turquie constituent un ensemble très hétérogène, non seulement sur les plans ethnique et religieux, mais aussi en raison de l’histoire migratoire de leurs parents. Ils ont pourtant des caractéristiques communes, en particulier l’importance attribuée au groupe familial dans la définition du statut social. Les jeunes adhérent difficilement au système de valeurs traditionnel de leurs parents mais également peinent à s’en éloigner.

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La promotion de la culture turque contre les replis identitaires

Hommes & Migrations, n °1212, 1998, pp. 14-23

Murat Vasif Erpuyan, Efraïm Guneçlik, Fatos Urganci, Nevres Yalniz, Gaye Petek-Şalom, Hommes & Migrations, n °1212, 1998, pp. 132-137

La promotion des immigrés et de leurs enfants, le dialogue avec la société française, l’ouverture à l’autre, la lutte contre les replis provoqués par la quête identitaire des jeunes de la deuxième génération, passent par la mise en valeur d’une culture turque à la fois plurielle et moderne, classique et populaire. Des responsables associatifs turcs s’interrogent sur le rôle de la culture au service de l’intégration.

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Le mouvement associatif turc en France

Hommes & migrations, n°1280, 2009

Gaye Petek, in Hommes & migrations, n°1280, 2009, pp. 22-33

En France, les Turcs témoignent du souci de préserver leur spécificité. Craindraient-ils sa dilution dans le creuset républicain ? Hormis la famille qui demeure leur premier repère culturel, le nombre et la puissance de leurs associations montrent une communauté soudée autour d’un système de valeurs qui prend sa source en Turquie. Laïcité, islam et politique ne sont pas forcément antinomiques pour ces migrants qui se vivent avant tout comme Turcs. L’étude de leur organisation associative permet d’entrer dans la fabrique de ces identités.

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Jeunes générations turques de France et d’Allemagne. Des expériences plurielles

Hommes & migrations, n°1280, 2009

Maïtena Armagnague, Hommes & migrations, n°1280, 2009, pp. 50-60

En France comme en Allemagne, l’identité des jeunes d’ascendance turque n’est pas homogène. Elle est le fruit d’un jeu, à chaque fois recommencé, entre la communauté d’origine et la société majoritaire. Selon ces rapports de force, la communauté ethnique, l’assimilation culturelle ou l’intégration économique priment. De Bordeaux à Hambourg, les jeunes d’origine turque tentent de façonner leurs repères à la croisée d’univers de valeurs parfois contradictoires.

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