Après la fermeture, en novembre 2002, du camp de réfugiés de la Croix-Rouge de Sangatte près de Calais, Bruno Serralongue entame, en 2006, un nouveau projet sur le thème de l’immigration.
Depuis 1999, ce camp abritait des clandestins désireux de passer en Angleterre mais sa fermeture n’a en rien interrompu le flot de migrants. Des centaines de personnes survivent dans les terrains vagues et les zones boisées aux alentours de la ville, rassemblées dans des campements de fortune. Tous les soirs, ces immigrés clandestins tentent la traversée et montent dans les camions qui embarquent sur les ferries ou dans les trains.
Avec les « Abris », et contrairement aux Manifestations du Collectif de sans-papiers, Bruno Serralongue choisi une autre approche et fait le choix du hors champ. Il privilégie les refuges précaires, la nature environnante. Les clandestins sont invisibles…
L'humain s’évanouit définitivement dans l’œuvre comme pour signifier la disparition du corps dans les violences migratoires. Conscient de la méfiance des migrants face au médium photographique, Bruno Serralongue utilise la chambre photographique, qui rend presque impossible l’enregistrement du mouvement et la captation de l’instant. Les migrants sont hors champs, ne restent que ces abris précaires que la nature envahit déjà.
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