Carte postale du foyer de l’Avenue du Parc d’Argenteuil
En 1956, sous l’impulsion d’Eugène Claudius-Petit, ministre de la Reconstruction, est créée la Sonacotral, dédiée à l’accueil des Algériens venus travailler dans l’Hexagone à la demande de l’industrie française. En 1962, la Sonacotra lui succède et ses missions sont élargies à tous les travailleurs immigrés. Entre 1966 et 1976, plus de 200 foyers pour célibataires sont construits sur le modèle de l’hôtellerie universitaire : bâtiments de quatre à cinq étages, chambres de 4,5 m², cuisines et sanitaires collectifs. Ils sont implantés dans les banlieues des grandes villes, dans les faubourgs des villes moyennes ou à proximité des bassins d’emploi.
Au début des années 1970, le contexte économique défavorable contraint la Sonacotra à interrompre son programme de construction et à augmenter les loyers, ce qui occasionne une grève dans les foyers. Le conflit, très médiatisé, contribue à détériorer son image. C’est l’époque où la maison Combier est sollicitée pour éditer une série de cartes postales sur les foyers-hôtels. L’éditeur, qui signe « CIM », vient de mettre au point le procédé Cimcolor au pouvoir colorant intense. Les cartes multi-vues montrent l’ensemble du bâtiment. Les résidents posent le plus souvent dans les espaces communs, en pleine activité. Les intérieurs sont lumineux, spacieux et conviviaux (cercle-bar, salle de télévision), décorés dans le goût de l’époque. On ignore quel usage fut fait de ces cartes – correspondance, outils de communication ? – mais il est probable que la Sonacotra espérait, à travers elles, améliorer son image.
Hélène Bocard
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