La sélection du Prix littéraire de la Porte Dorée - 17e édition (2025)

Lumière sur les six romans en lice pour la 17e édition du Prix littéraire de la Porte Dorée. 

La Joie ennemie, de Kaouther Adimi (Stock/Ma nuit au musée)

Couverture du roman "La Joie ennemie" de Kaouther Adimi

Au cours d’une nuit passée dans l’exposition consacrée à l’artiste algérienne Baya (1931-1988) à l’Institut du monde arabe, un flot de souvenirs douloureux incite l'héroïne à reconquérir son histoire familiale, marquée par la décennie noire (1992-2002). Ce récit intense révèle le pouvoir de la littérature et de l’art, de s’émanciper de la « joie ennemie » pour rencontrer la « vraie joie ». 

À propos de l’autrice

Née en 1986 à Alger, Kaouther Adimi vit aujourd’hui à Paris. Elle a publié plusieurs romans parus au Seuil, dont Nos richesses, prix Renaudot des lycéens 2017 et Au vent mauvais couronné par le Prix du roman des étudiants France Culture-Télérama 2022. En 2022, elle était pensionnaire à la Villa Médicis. La Joie ennemie est son sixième livre paru en août 2025 dans la Collection Ma nuit au musée

Au grand jamais, de Jakuta Alikavazovic (Gallimard)

Couverture "Au grand jamais"

L’écrivaine, née à Paris en 1979, signe un roman sur la disparition de sa mère, poétesse reconnue dans son pays, l’ex-Yougoslavie, mais réduite au silence par l’exil. En interrogeant les choix de sa mère, elle mesure combien elle a été façonnée par le désir maternel : faire d’elle une intellectuelle libre, reconnue, intégrée au pays d’accueil. L’écriture, lente et volontairement répétitive, fascine. 

À propos de l’autrice 

Jakuta Alikavazovic est née à Paris. Après Histoires contre nature, elle a publié Corps volatils, couronné par le prix Goncourt du Premier Roman. En 2017, son roman L’Avancée de la nuit a été finaliste du prix Médicis et sélectionné pour le prix Femina. En 2021, Comme un ciel en nous obtient le prix Médicis de l’essai. Jakuta Alikavazovic contribue depuis 2019 à la chronique « écritures » du journal Libération. En 2022, les éditions de l’Olivier publient Faites un vœu, un recueil de ces textes. Son œuvre est traduite dans plusieurs langues.

Le Corbeau qui m’aimait, d’Abdelaziz Baraka Sakin (Zulma), traduit de l’arabe (Soudan) par Xavier Luffin

Couverture du roman "Le Corbeau qui m'aimait" d’Abdelaziz Baraka Sakin

Dans ce roman polyphonique et poétique, Adam, un jeune Soudanais déterminé à atteindre l’Angleterre, renaît à travers les voix de celles et ceux qu’il a croisés tout au long de la « route des fourmis », empruntée depuis le continent africain jusqu’à la jungle de Calais. Un roman émouvant et sans pathos sur l’exil, l’amitié et la santé mentale, où humour et tendresse illuminent la violence. 

À propos de l’auteur 

Adulé dans le monde arabe, censuré dans son pays, Abdelaziz Baraka Sakin est né en 1963 au Soudan et vit en exil entre la France et l’Autriche. Il est l’auteur du Messie du Darfour (prix Littérature-Monde, 2017), le chef d’œuvre irrévérencieux qui l’a révélé en France, de La Princesse de Zanzibar, le roman caustique entre légendes et grande histoire qui a été interdit à Oman et au Koweit, et des Jango, le roman tourbillonnant qui provoqua la censure des autorités soudanaises. 

Journal d’un exilé, d’Amadou Barry (Julliard)

Couverture du roman "Journal d'un exilé" d'Amadou Barry

À son arrivée en France, Dramé, exilé guinéen en situation irrégulière, voit son horizon et ses espoirs se réduire au « tunnel des oubliés » où il trouve refuge, en périphérie de Paris, parmi une foule d’exilés du monde entier. Un premier roman vif et plein d’humanité qui donne à entendre une voix rare et percutante. 

À propos de l’auteur 

Amadou Barry est né en Guinée. Journal d’un exilé est son premier roman. 

L’oiseau de Bergen-Belsen, de Florence Schulmann (Grasset)

Couverture du roman "L'oiseau de Bergen-Belsen" de Florence Schulmann

Florence Schulmann est née dans le camp de concentration de Bergen-Belsen, trois semaines avant sa libération. Elle grandit sans aucun souvenir de la Shoah, entourée du silence et de la souffrance de ses parents. À l’adolescence, elle prend conscience de son statut de miraculée. Ce récit subtil et émouvant relate son rapport particulier à la mémoire du génocide et offre une réflexion remarquable sur la transmission.

Ma grand-mère et le Pays de la poésie, de Minh Tran Huy (Flammarion)

Couverture du roman "Ma grand-mère et le Pays de la poésie" de Minh Tran Huy

Entre souvenirs, contes et poésie, Minh Tran Huy signe un récit intime autour de son histoire familiale et de la vie de sa grand-mère, bouleversée par la guerre. Dans une langue de tendresse, elle lie le Vietnam rêvé de l’enfance à la France de l’exil, faisant de l’écriture un pont entre deux cultures, deux langues, deux histoires. 

À propos de l’autrice

Née en 1979, Minh Tran Huy est l’autrice de neuf livres, parmi lesquels La Double Vie d’Anna Song (Actes Sud, 2009 ; prix Drouot 2010 et prix Pelléas 2010), Voyageur malgré lui (Flammarion, 2014 ; prix des Lecteurs l’Escale du Livre 2015), Les Inconsolés (Actes Sud, 2020 ; prix D’ailleurs et d’ici 2020) et Un enfant sans histoire (Actes Sud, 2022 ; prix Essai France Télévisions 2023).

Le jury de la 17e édition du Prix littéraire

  • Olivia Elkaïm, présidente, romancière et journaliste
  • Hemley Boum, romancière
  • Sylvain Bourmeau, directeur de la publication d'AOC
  • Elgas, sociologue et producteur à RFI
  • Caroline Hinault, lauréate du Prix littéraire 2025
  • Baptiste Liger, directeur de la publication de Lire Magazine
  • et des élèves du Lycée Jean Jaurès (Montreuil) et du Lycée International de l'Est Parisien (Noisy-le-Grand)