Le contenu d’une valise ou d’un sac de clandestin que vomit nuitamment un cargo dans une ville encore endormie en dit long sur celui qui débarque. Dans son sac, Bassam a emporté un revolver, de l’argent et un chandail de laine. De cette arme, il est facile de déduire que l’homme vient de quitter ou de fuir un quotidien de violence. L’argent pourrait être le fruit de quelques économies ou le résultat d’un larcin. Le chandail tricoté à la main rappelle sans doute le don d’un être cher. Une mère ? Une sœur ? Une épouse ? Dans De Niro’s Game, Rawi Hage raconte, avec une force étonnante pour un premier roman, l’histoire de Bassam et de Georges, son ami d’enfance. Ils sont libanais. Chrétiens de Beyrouth. Le Beyrouth de la guerre civile et des bombes.

Traduit de l’anglais (Canada) par Sophie Voillot Éd. Denoël, 2008, 267 pages, 20 euros