Chronique cinéma

Omar m'a tuer

Film français de Roschdy Zem

 

Dans la cave de sa luxueuse villa de Mougins (Alpes-Maritimes), on découvre le cadavre de Ghislaine Marchal, une veuve sans histoire. L'enquête n'a pas le temps de piétiner puisqu'une dénonciation gribouillée, en lettres de sang, proclame : "Omar m'a tuer." Invraisemblable de la part d'une sexagénaire cultivée et férue de littérature, la faute d'orthographe pouvait être mise au compte de l'émotion ou des troubles de l'agonie. On tient d'autant mieux le coupable qu'Omar le jardinier marocain n'a pas d'alibi décisif et que les Nord-Africains n'ont pas, globalement, bonne presse sur la Côte d'Azur. La police, la justice, la rumeur fabriquent des preuves et mettent à jour tout un contexte favorable à l'accusation.

Alors que le reste de la fratrie restait au bled, l'aîné Omar a suivi son père en immigration, il n'a pas eu le temps de fréquenter ni la médersa, ni l'école laïque. Résultat : à 28 ans, il est toujours analphabète.

Qu'importe, on n'a pas besoin de savoir lire et écrire pour tailler les rosiers et tondre les pelouses !