Les 50 ans de l’arrivée des « Boat people » en France. Entre quête d’identité et intégration dans la société française
La prise de Saïgon par le Viêt Minh le 30 avril 1975 marquait le début d’une migration massive des populations du Sud-Est asiatique. Ces bouleversements politiques poussent plus d’un million de personnes à fuir leur pays d’origine, principalement par la mer. Les médias les surnomment de ce fait les « boat people ». Les archives de la revue Mondes & Migrations se penchent sur l’expérience de l’arrivée des boat people en France, leur regard sur la société française, leur perte d’identité, ainsi que les préjugés racistes auxquels ils sont confrontés.

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Vietnam mai 1988. A bord du « Mary » 400 boat-people secourus par Médecins du monde © Patrick Bar/Eyedea/Gamma
L’arrivée des migrations du Sud-Est asiatiques en France
Après des années de conflits colonial et international, le Cambodge, le Laos et le Vietnam accèdent à leur indépendance et sont gouvernés par des partis qui se réclament du communisme. La vie d’une partie de la population, intellectuels, opposants, ou partisans des anciens régimes se trouve menacée, puis réprimée Sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing puis de François Mitterrand, la France décide d’accueillir des quotas de réfugiés du Sud-Est asiatique. Ces derniers sont regroupés dans des camps de fortune, souvent dans les pays frontaliers, puis partent vers la France avec un accompagnement humanitaire. Pendant près d’une quinzaine d’années, près de 130 000 exilés s’installent progressivement sur le territoire français.
Une intégration réussie ?
Si quitter son pays revient à dire adieu à une partie de soi-même, la nécessité de se faire une place dans la société française confronte les populations migrantes à quantité d’obstacles. Face à ces défis migratoires, les stratégies des réfugiés d’Asie du Sud-Est et de leur famille pour s’intégrer s’avèrent multiples au sein de la société française.
Garder le lien avec sa culture d’origine malgré la présence du racisme.
L’arrachement de population du Sud-Est asiatiques à leur pays d’origine est souvent une épreuve douloureuse de déracinement. Malgré l’invention d’une vie dans le nouveau contexte social et économique français, la volonté de préserver une partie de leur culture permet d’apaiser une blessure restée à vif. En dépit des nombreux préjugés et clichés racistes qui les visent et cela malgré une insertion perçue comme « réussie » et « mieux acceptée » par la population française, ces populations montrent un attachement certain à la France, perceptible dans leur parcours de vie en France et leurs demandes de naturalisation.