Politique et immigration

Qui accède à la nationalité française aujourd'hui ?

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Barthélémy Togo, Wood engraving; print corresponding to the wooden stamp bearing the same title "France"
Barthélémy Togo, Gravure sur bois ; empreinte correspondant au tampon en bois portant le même titre “France”, 2010, Musée national de l'histoire de l'immigration, inv. 2010.23.8
© EPPPD-MNHI

Chiffres, répartition hommes/femmes, quelques données sur ces nouveaux Français

Alors que le nombre d’étrangers qui acquièrent la nationalité française n’avait cessé d’augmenter dans les années 90 et ce jusqu’en 2004, les naturalisations sont à la baisse, depuis une quinzaine d’année.
Ils étaient plus de 92 000 en 1995, 168 826 en 2004 puis un peu plus de 150 000 en 2005.
113 608 en 2015, 110 014 en 2018,  109 821 en 2019 et 84 864 en 2020 première année de la crise sanitaire.
Depuis la fin des années 1990, la majorité de ces nouveaux Français ont acquis la nationalité par naturalisation, mais les acquisitions de nationalité par mariage avec un ressortissant français fluctuent entre 16 213 (en 2008) et 34 439 (en 2004). Entre 2016 et 2020 les acquisitions de la nationalité française par mariage se chiffraient respectivement à 20 702, 17 476, 21 000, 25 262 et 18 223.
La répartition entre les hommes et les femmes parmi ceux qui deviennent français est relativement stable, avec un petit rattrapage des femmes qui, aujourd’hui, sont légèrement plus nombreuses (50,7 % en 2005, et 51,2% en 2014).

Origines géographiques

La répartition selon les origines des personnes venant d’acquérir la nationalité française traduit, avec un décalage dans le temps, l’histoire des flux migratoires et la diversification des origines. Entre 2005-2014, la part des personnes d’origine européenne se situe aux alentours de 13 %. Mais si la part des nouveaux français originaires d’Italie, d’Espagne et du Portugal baisse (de 7 % à 4 %), celle des nouveaux Français originaires d’un pays de l’Europe de l’Est augmente et notamment de Russie dont les effectifs ont été multipliés par trois en dix ans.
Concernant l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, leur part dans les naturalisations est passée de près de la moitié des naturalisations en 2005 à 37% en 2014, tandis que le Mali, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Cameroun, passant de 5 % à 12 % en dix ans. La part de l’ensemble des personnes naturalisées originaires d’Afrique se situait, en 2014, autour de 65 %. La part des acquisitions de la nationalité français pour les personnes originaires d’Asie (Asie du Sud-Est et Turquie), a diminué, passant de 17 % en 2005 à 14 % en 2014).

Mustapha Harzoune, 2022

Sources : Insee, Infos migrations, Numéro 84 – mai 2016