« Le point de départ du livre, c’est la violence d’une image »
Prix littéraire du Palais de la Porte Dorée
Mondes & Migrations : Quel est le désir, l’élan à l’origine de Traverser les forêts
Caroline Hinault : Le point de départ du livre, c’est la violence d’une image, celle de personnes exilées prises au piège de la forêt-frontière entre la Pologne et la Biélorussie (en partie dernière forêt primaire d’Europe), à l’automne 2021. Acheminées en Biélorussie, avec l’appui de la Russie, par un régime qui leur faisait miroiter un passage en Europe, ces personnes se sont trouvées violemment renvoyées d’un côté et de l’autre de la frontière par la pratique du « pushback » (renvois forcés illégaux). La forêt primaire – en libre évolution, sanctuaire du vivant – devenait, sous nos yeux et par des choix politiques d’un cynisme criminel, piège mortifère.
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