La Zone, jardins ouvriers
À Saint-Ouen, à partir de 1905, des terrains sur la Zone, ou à proximité, sont transformés en jardins ouvriers, à l'initiative d’œuvres catholiques. Cinq groupes se partagent 210 parcelles près des portes de Clignancourt et de Saint-Ouen. L'un d'eux, le Groupe des jardins ouvriers Léon Thélier, est fondé par la Société des jardins ouvriers de Paris et banlieue, avec le concours de différentes conférences catholiques, dont celle de Saint-Vincent de Paul. Situé à la porte de Saint-Ouen juste en face de l’hôpital Bichat, il compte 83 jardins de 150 m2 chacun. Ils sont donnés en jouissance gratuite aux familles d'ouvriers visitées par ces conférences.
Outre le maraîchage, des élevages de lapins et de poules y sont également pratiqués. De 1911 à 1914, un cours d'enseignement ménager est organisé pour les jeunes filles de familles de jardiniers. Les enfants sont également accueillis dans les jardins. En 1917, 460 enfants y viennent travailler avec leur famille. Un terrain de jeux de 600 m2 leur est également réservé. En 1925, l'Association charitable du logement et des jardins ouvriers, membres de la conférence de Saint-Vincent de Paul, loue toujours 188 logements sur le même site. Malgré la réactivation, à l'église Saint-Joseph des Épinettes, de l'ancienne « fête des jardiniers » à la Saint-Fiacre, ces expériences collectives disparaissent de la porte de Saint-Ouen durant les années 1930.
Pierre-Jacques Derainne, Historien.
Texte issus du portfolio « Les banlieues dans la collection du Musée », revue Mondes & Migrations, « Banlieues pop' », n° 1349, avril-juin 2025. Accéder au sommaire du numéro
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Tirage argentique sur papier cartonné
9 cm x 13,9 cm
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