Le kiosque

Combattre “nos bagnes et nos ravages”

Branle-bas de combat dans la presse autour d’Albert Camus, disparu le 4 janvier 1960, il y a cinquante ans tout juste. Une mobilisation médiatique grossie d’une nouvelle idée présidentielle : transférer celui qui repose sous le soleil de Lourmarin dans la crypte du Panthéon. Camus, d’origine espagnole par sa mère, fils de colon dans une Algérie française aux allures d’apartheid, Camus, “le fils du pauvre”, modeste gamin de Belcourt, l’Algérien souffreteux et anxieux, placé entre la misère et le soleil… celui-là même qui subit les quolibets de l’intelligentsia germanopratine dont l’écho raisonne encore aux oreilles des moins oublieux. “Qui a tué Camus ?” demande Olivier Mony dans Le Figaro du 7 janvier 2010. “Personne, bien sûr. Personne, sinon le chagrin, l’insondable tristesse de celui qui eut raison si tôt qu’il crut s’être enfoncé dans l’erreur, de celui dont le doute accompagna chaque pas, celui pour qui le succès ne fut jamais un baume mais presque une souffrance. Celui qui, quelques jours après sa plus grande gloire, de retour de Stockholm, écrit dans son journal de bord : ‘29 décembre (1957), 15 heures, nouvelle crise panique. […] Pendant quelques minutes, sensation de folie totale. Ensuite, épuisements et tremblements. Calmants. […] Nuit du 29 au 30 : interminables angoisses. […] 1er janvier, anxiété redoublée.’ Celui-là était inconsolable.”Branle-bas de combat dans la presse autour d’Albert Camus, disparu le 4 janvier 1960, il y a cinquante ans tout juste. Une mobilisation médiatique grossie d’une nouvelle idée présidentielle : transférer celui qui repose sous le soleil de Lourmarin dans la crypte du Panthéon. Camus, d’origine espagnole par sa mère, fils de colon dans une Algérie française aux allures d’apartheid, Camus, “le fils du pauvre”,modeste gamin de Belcourt, l’Algérien souffreteux et anxieux, placé entre la misère et le soleil… celui-là même qui subit les quolibets de l’intelligentsia germanopratine dont l’écho raisonne encore aux oreilles des moins oublieux.