Rebonds

Kkrist Mirror, Tsiganes, une mémoire française - 1940-1946.

Histoire du camp de Montreuil-Bellay

Encore une histoire de camp. La France n’en manque pas. Le livre s’ouvre, pleine page, sur une belle gueule de républicain espagnol. Manuel Sesma, réfugié, interné à Saint Cyprien puis à Gurs est envoyé à Montreuil du Bellay (Maine-et-Loire) pour y construire, avec d’autres camarades d’infortune – des Marocains, Algériens, Italiens, Portugais et Polonais –, ce qui deviendra en novembre 1941 le plus grand camp d’internement des tsiganes en France. Sa fermeture attendra janvier 45 et, pour certains internés, la liberté ne viendra qu’en 1946, après un passage par les camps de Jargeau, de Pithiviers ou d’Angoulême. Ces Français, dont le seul tort était de préférer la liberté d’un ciel étoilé à la prison d’une maison, seront les derniers à être libérés. Ces tsiganes voient arriver – et repartir – de nouveaux prisonniers, bien habillés ceux-là, les collabos, puis des Russes blancs ou des prostitués alsaciennes, objet de toutes les attentions et trafics… Mais eux, restent : « On sortira jamais ! Comme les boches, ces gadjé veulent nous faire crever… ».

Journalise, membre du comité de rédaction de la revue