"De la danse" - année scolaire 2024/2025
Conçu par les artistes Paulina Ruiz Carballido et Stéphanie Janaina, membres du Collectif V.I.D.D.A., ce projet d’Éducation Artistique et Culturelle est le fruit d’une résidence chorégraphique au musée, développée en collaboration avec les élèves et enseignants du collège Gustave Monod à Vitry-sur-Seine.
Gestes, sons et récits : véhicules de la mémoire
Un projet porté par le Collectif V.I.D.D.A. et les élèves du collège Gustave Monod à Vitry-sur-Seine
Tout au long de l'année, ce projet unique a réuni des adolescents autour de la danse et de l'exploration sonore. Divisé en deux parties complémentaires, il a permis aux participants de s'immerger dans un processus créatif mêlant mouvement et histoire.
La première phase du projet a été marquée par une série d'ateliers de danse en classe, ainsi qu'une visite dansée spécialement conçue pour l’exposition permanente du Musée national de l’Histoire de l’Immigration. Lors de ces moments, les élèves ont exploré des questions profondes et engageantes, telles que : Comment se sont formés nos premiers sons ? Comment le son migre-t-il ? L’accent a été mis sur les gestes et les langues, considérés comme des véhicules porteurs de mémoires, permettant aux jeunes participants de relier leur expérience personnelle aux histoires collectives.
Credit
© Collectif VIDDA
La seconde partie du projet a donné naissance à une archive sonore, fruit d’un travail collectif avec les élèves. Les matériaux récoltés au fil de l'année : fragments de voix, chants, textes multilingues, sons du quotidien, ont été intégrés dans une composition qui réunit une multitude de mémoires et de langages. Cet exercice a permis aux jeunes de redécouvrir leurs langues sous un angle nouveau, de ressentir leurs rythmes et leurs silences.
Le résultat de cette création sonore est accessible via ce lien.
L'exploration des identités en lien avec l'histoire de l'immigration
En dansant, en chantant et en s'exprimant sur leurs racines familiales, les élèves ont pu découvrir des traces de l’histoire à travers des gestes, des sons et des récits, établissant ainsi un dialogue entre passé et présent. Ce processus créatif leur a permis d'explorer leurs propres identités culturelles et de tisser des liens avec l'histoire de l'immigration.
La danse et le son ont servi de puissants leviers pour ouvrir une fenêtre sur les histoires personnelles et collectives, comme témoigne Stéphania Janaina, artiste qui a accompagné les classes : « Au fil des ateliers, une mémoire collective, souvent absente des manuels scolaires, transmise par bribes, silences ou gestes, s’est révélée. Un jour, un élève a partagé un texte qu’il avait écrit suite à des questions qu’on leur avait posées sur leurs histoires familiales : “Mon grand-père fait partie des hommes jetés dans la Seine.” Cette phrase a ouvert un débat. Certain·e·s ne comprenaient pas. D’autres ont fait le lien avec une image vue récemment : des supporters algériens jetant des roses dans la Seine lors du passage de la flamme olympique. Tresses Passées ne parlait plus seulement de migration, mais de mémoire blessée, de récits tus, de blessures héritées, parfois sans le savoir. »
Avec le soutien de la DRAC d’Île de France