Focus

11Lerato Shadi

Seriti Se

« J’ai réalisé que - par simple aveuglement ou fainéantise - accepter une histoire erronée, c’est cautionner la narration dominante par sa propre passivité. »
Lerato Shadi.

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Lerato Shadi
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Lerato Shadi
Lerato Shadi, Seriti Se, Participative installation, 2015–21. Courtesy the artist and gallery blank projects, Cape Town. Photo : dewil.ch (cc by-nc-nd)

Diplômée de l’Université de Johannesburg, Lerato Shadi obtient en 2018 un master en arts et espace public à la Kunsthochschule Berlin-Weißensee. À travers la performance, la vidéo et l’installation, l’artiste souhaite rendre visible ce qui est négligé, voire ignoré.

Lerato Shadi recourt au tswana (langue bantoue parlée en Afrique du sud) pour intituler ses œuvres. Difficilement traduisibles de manière littérale, ses titres lui permettent d’appréhender des concepts dans toute leur complexité culturelle. Ainsi, Seriti Se signifie à la fois dignité, aura et ombre. Cette œuvre s’empare de la question d’effacement historique en invitant le visiteur à faire disparaître les noms de femmes de couleur, que l’artiste a préalablement peints en noir sur des murs blancs. Aucune information n’est fournie sur ces femmes.

L’artiste laisse au visiteur la responsabilité de s’informer sur les trajectoires de ces personnalités qui ont marqué l’histoire mais dont l’Histoire n’a pas retenu le nom. L’œuvre, adaptée à chaque lieu dans lequel elle s’inscrit, peut être lue comme une réponse à la liste des personnages historiques ayant contribué à la conquête coloniale, gravée sur l’une des façades du Palais de la Porte Dorée.

À travers cette action progressive, l’espace redevient blanc au fil de la période d’exposition.

 

Lerato Shadi
Née à Mahikeng (Afrique du Sud)
Elle vit et travaille à Berlin
Seriti Se
2015-2021 - Performance, dessin et installation

 

 

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