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Faire “quelque chose” de son départ

Ethnologue, chargé de mission au Musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration, CNHI

“Avant mes 17 ans, j’envisageais de venir en France ‘en aventure’, comme le fait aujourd’hui la jeune génération africaine. Vous, en France, vous n’appelez pas ça comme ça, le fait de partir, de passer, traverser les mers, les montagnes, de s’arrêter dans les pays et de faire des petits jobs avant d’arriver ici. C’est ce que l’on appelle ‘les clandestins’ aujourd’hui. J’envisageais cela étant jeune. Mais je ne pouvais pas imaginer que j’aurais la chance que quelqu’un me prenne, m’envoie un billet d’avion, fasse tous mes papiers. Car je suis venu légalement. Et même si je n’ai pas encore la nationalité française, dans ma tête, je suis Français. J’ai passé trente-sept ans en France, c’est-à-dire que j’ai plus vécu ici que là-bas.” (Louis Bissack ).