Au musée : portfolio

La bande dessinée

Un nouveau fonds pour le Musée de l’histoire de l’immigration

À l’occasion de l’exposition Albums. Bande dessinée et immigration. 1913-2013, le Musée national de l’histoire de l’immigration a entamé une politique d’acquisitions autour du 9e art. Les commissions d’acquisition du 30 octobre 2012 et du 17 juin 2013 ont entériné l’achat de cinquante-deux planches et dessins originaux correspondant aux pages de onze albums, un livre illustré, ainsi qu’une planche dessinée spécialement pour le musée. Ce fonds constitue un nouveau médium pour développer le dialogue entre histoire et mémoire en s’intégrant aux thématiques abordées dans le parcours permanent.

Conservatrice du patrimoine, cheffe du service des expositions et des éditions du Louvre-Lens.

La bande dessinée a, en effet, un lien très fort avec l’histoire de l’immigration. Les premiers créateurs de comics américains en sont tous issus. C’est aussi le cas des pères de la bande dessinée françaises comme René Goscinny, fondateur du journal Pilote. De plus, la bande dessinée, à la frontière entre littérature et art graphique permet d’exposer une narration différente. Le fait que l’on puisse maintenant retracer une histoire du thème de l’immigration dans l’histoire plus globale de la bande dessinée permet une contextualisation des planches de Baru, de Farid Boudjellal, ou de Clément Oubrerie dans les deux domaines. La bande dessinée, au sein d’un musée d’histoire à fort enjeu mémoriel, peut constituer une collection au statut multiple : œuvre d’art et médium de transmission du discours.

L’accrochage de planches de BD sur les cimaises d’un musée d’histoire reste cependant quelque chose d’exceptionnel et nous invite à formuler un certain nombre de questions qui trouveront sans doute des réponses différentes au cours des prochaines années. Que montrer et pourquoi ?

Mots clés
Exposition
bande dessinée