Article de dossier/point sur

Migrations chinoises, de génération en génération

Introduction

docteure en sociologie diplômée à l’ENS-EHESS(CMH),post-doctorante IFRIS/CEPED
chercheure au Cnrs-Ceri sciences Po

Depuis un quart de siècle, la Chine expérimente un renouveau des mobilités internes et inter- nationales. Le nombre de Chinois émigrés a atteint 9,34 millions en 2013, et la Chine est deve- nue le quatrième pays en termes de population à l’étranger. À l’intérieur du territoire chinois, le vaste exode rural concerne plus de 273 millions de “travailleurs migrants” (mingong, littéralement “ouvrier paysan”) en 2014. En France, le nombre de migrants chinois est estimé entre 400 000 et 480 000 personnes (chiffre qui ne prend pas en compte les descendants), une majorité d’entre eux résidant en région parisienne. Depuis une décennie, les routes et motifs migratoires des Chinois en France se diversifient en termes à la fois d’origine régionale et de statut social, en particulier grâce aux migrations étudiantes, premier motif d’entrée en France aujourd’hui. Une génération de Chinois a grandi depuis le renouveau de la mobilité interne et internationale mais, à la différence des enfants de Maghrébins ou d’Africains, les descendants de migrants chinois sont peu enquêtés alors qu’ils gagnent en visibilité dans les sphères politique et médiatique.

Ce dossier vise à mettre en valeur les travaux récents s’intéressant aux descendants de Chinois dans le monde et aux relations intergénérationnelles, menés en France, mais aussi en Italie, Hongrie, Zambie, Japon et en Chine.