Parcours

8Chroniques visuelles d’une transformation

Septième partie

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Panneau de stationnement interdit - slide
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Tsiganes chaudronniers, années 1960
Marcelle Vallet, Jeune femme descendant du bus, Boulevard de ceinture, Villeurbanne, Tsiganes chaudronniers, années 1960, film négatif 6 x 6 cm © Fonds Marcelle Vallet – Bibliothèque municipales de Lyon, P0701 006BIS N2261

Après 1945, les discriminations envers les Tsiganes perdurent. En France, la transformation des villes et des campagnes incite les pouvoirs publics à prendre de nouvelles mesures : l’État favorise la création d’aires de stationnement, bien souvent rudimentaires, les quartiers tsiganes anciens sont disloqués et déplacés dans des bidonvilles en périphérie. La loi de 1969 abolit le carnet anthropométrique et introduit les livrets de circulation. Pour de nombreuses familles, ces évolutions restent superficielles et les conditions sociales demeurent difficiles.

À partir des années 1950, des associations de soutien s’organisent, autour des revues Études tsiganes ou Monde gitan, sous l’égide de l’Aumônerie catholique des Tsiganes et des associations évangélistes naissantes. Des photographes associatifs ou engagés documentent alors les transformations du monde du Voyage, le passage des roulottes aux caravanes, l’évolution des métiers. Un mouvement culturel s’engage aussi pour changer les regards et transformer l’image d’une population encore définie par ses caricatures.

Un monde qui change

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Tsiganes chaudronniers, années 1960
Marcelle Vallet, Portrait de Zanko en pied, Boulevard de ceinture, Villeurbanne, Tsiganes chaudronniers, années 1960, film négatif 6 x 6 cm © Fonds Marcelle Vallet – Bibliothèque municipales de Lyon, P0701 006BIS N2261

Après 1945, l’urbanisation, la pression foncière et la transformation des campagnes provoquent des changements profonds dans le monde du voyage.

Les caravanes et les camping-cars mettent fin au temps des vagos ou verdines, les roulottes en bois. Certaines sont conservées dans les musées et photographiées comme les vestiges d’un passé disparu. L’artisanat des campagnes se restreint et les métiers de la chaudronnerie ou de la vannerie deviennent plus rares. Les métiers forains se transforment aussi et se professionnalisent. La mémoire des patriarches, ceux qui ont vécu les temps anciens et les épreuves de la guerre, est parfois recueillie.

Les souvenirs se transforment en documents et en livres : photographes et témoins saisissent les signes et les visages d’un monde qui change.