Parcours

1Première partie : Une histoire photographique, 1860-1980

Présentation

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Vue stéréoscoique - slide
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Carte postale expo tsiganes - campement
Campement de Romanichels à Malzéville, près de Nancy (Lorraine), 1907 © Musée national de l'histoire de l'immigration

Photographier les Manouches, les Kalé et les Roms, ceux que les autres, les Gadjé, appellent les Romanichels, les Gitans et les Tsiganes, relève de l’évidence et de l’impossible. Leur présence capte depuis toujours l’attention des artistes et des reporters. À la croisée des routes et aux coins des rues, les photographes ont reproduit à l’infini les préjugés qui s’attachent à ces populations. Citoyens de France ou d’autres pays, ils restent sans cesse perçus comme étrangers.

Par la photographie, journalistes, savants et experts tentèrent de cerner l’identité réputée insaisissable de cette "nation errante". Les politiques d’État inventèrent d’immenses fichiers d’images conçues pour fixer et contrôler ceux que personne ne voulait accueillir. Ces traces photographiques témoignent toutefois des effets douloureux d’une persécution, encore amplifiée durant les guerres mondiales.

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Photo J Leonard
Jacques Léonard, Indalencio et La Anika, la veille de la Saint-Jean à la Bodéga © Jacques Léonard, archives famille Jacques Léonard

Mais, avec le temps, d’autres regards s’attachent aux multiples trajectoires familiales et aux destins personnels. Loin des clichés et des stéréotypes réducteurs, les images reflètent une rencontre entre un photographe et son sujet.  Elles laissent percevoir une autre histoire. Des sujets surgissent, saisis dans leur vie quotidienne, sur différents territoires. Les visages s’imposent au singulier sur les images de leur vie.

Cette exposition révèle la complexité et la variété des regards photographiques et montre la fabrique visuelle qui a contribué à forger l'image des Roms et des Gens du Voyage. Elle interroge ainsi nos sociétés dans leur capacité à vivre avec ceux qui incarnent un éternel ailleurs.

Fichier vidéo
Interview d'Ilsen About et Adèle Sutre, commissaires de l'exposition Mondes tsiganes. Montage : Anne Volery © Palais de la Porte Dorée, 2018

 

Les commissaires de l'exposition :

  • Ilsen About : chargé de recherche au CNRS, rattaché au centre Georg-Simmel de l’École des hautes études en sciences sociales. Ses recherches actuelles portent sur l’histoire des politiques anti-tsiganes au XXe siècle et sur l’histoire des sociétés romani contemporaines en Europe.
  • Mathieu Pernot : diplômé de l’École nationale supérieure de la photographie à Arles en 1996, il rencontre des familles tsiganes, dont les Gorgan, avec lesquels il ne cesse de travailler par la suite. Au cours des années 2000, il développe différentes séries consacrées à l’enfermement, l’urbanisme et la question migratoire.
  • Adèle Sutre : professeure agrégée et docteure en géographie de l’École des hautes études en sciences sociales. Ses recherches s’articulent autour de la question de la spatialité des sociétés tsiganes, notamment à travers l’analyse des mobilités, des modalités d’ancrages territoriaux et des jeux autour des identités.