Parcours

2Anthropologies

Première partie

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Photo Eugène Pittard - slide
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Photo de Roland Bonaparte
Gitano, Prince Roland Bonaparte © musée du quai Branly - Jacques Chirac

Au XIXe siècle, les savants découvrent les peuples du monde et, parmi eux, les Bohémiens. La photographie ne saisit pas une exception mais plutôt une présence diverse et entremêlée. Initialement, ce sont les métiers et les ancrages géographiques qui retiennent l’attention. Mais bientôt s’impose un regard plus systématique. La technique du face/profil regroupe des portraits en série et permet d’assimiler des individus à des types. Dans le cas des Tsiganes, le regard oscille de l’identité physique à l’identité culturelle : des violons et des guitares se glissent dans le cadre et la catégorie tsigane échappe à une définition précise.

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Photo Eugène Pittard
Eugène Pittard, Portraits de groupes de face et de profil réalisés dans la Dobroudja en Roumanie, vers 1899-1910, négatifs sur verre, 13 X 18 cm © Musée d’ethnographie de Genève, collection Eugène Pittard.

Au tournant des années 1900, la photographie judiciaire s’ajoute aux mesures des crânes et des corps pour construire des identités raciales à part. Malgré la diversité incontestable des communautés, le regard savant définit alors les Tsiganes comme une race visiblement criminelle et irréductible. La photographie est l’un des instruments majeurs de cette définition anthropologique.

Typologies et raciologies

Au début des années 1870, plusieurs crânes désignés comme tsiganes parviennent au Musée de l’homme à Paris : ils sont mesurés, dessinés et photographiés, pour démontrer les caractéristiques physiques d’une “race”.  Des portraits variés, de face et de profil, ou des portraits judiciaires sont aussi rassemblés sur des planches photographiques. Un titre générique, Tsiganes ou Romanichels, valide l’existence d’un type ethnique illustré par des portraits interchangeables.