Parcours

7Epilogue

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Les relations judéo-musulmanes en France apparaissent aujourd’hui plus distendues et plus dégradées que jamais. Il n’en a pas toujours été ainsi. Des milliers d’individus, juifs et musulmans, n’ont cessé, depuis deux siècles, d’interagir en tant qu’immigrés, croyants, commerçants ou clients, musiciens, artistes, amis et amants, partageant une même sensibilité nord-africaine.

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Kader Attia, Big Bang, 2005
Kader Attia, Big Bang, 2005, structure en métal, résine, miroirs. Musée d’art et d’histoire du judaïsme, Paris. Photo © mahJ / Christophe Fouin
Photo : mahJ / Christophe Fouin © Adagp, Paris, 2022

Mais celle-ci tend désormais à s’effacer dans l’imaginaire des juifs natifs du Maghreb devant la place prise par Israël et la France, tandis que les musulmans de France expérimentent leur inscription heurtée dans le paysage religieux et politique national. Les mémoires douloureuses, ravivées par les crimes et attentats antisémites des quinze dernières années, ne s’apaisent guère en France. En Algérie, le souvenir de la coexistence judéo-musulmane ne subsiste que chez les plus âgés. À l’inverse, l’amorce de reconnaissance par le Maroc et la Tunisie de la part juive dans leurs patrimoines respectifs ouvre un nouveau chapitre d’une histoire qui continue d’être écrite de part et d’autre de la Méditerranée.