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1Shafic Abboud

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Tableau de Shafic Abboud, Saison II
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Cartographie migratoire de S. Abboud

Mhaïty (Liban) 1926, Paris 2004

Shafic Abboud naît en 1926 dans un petit village à l’est de Beyrouth. Tout en poursuivant ses études d’ingénieur, il découvre la peinture à l’Académie libanaise des Beaux-Arts de la capitale. En 1947, il se rend à Paris grâce à une pension versée par son père. Il fréquente alors l’École des beaux-arts et, en parallèle, les académies de peinture de Montparnasse, les ateliers d’André Lhote et de Fernand Léger, avant de retourner au Liban deux ans plus tard, à bout de ressources.

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Tableau de Shafic Abboud, Saison II
Shafic Abboud, Saison II, 1959, Donation Claude & France Lemand. Musée, Institut du monde arabe, Paris.
© Succession Shafic Abboud. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris. Adagp, Paris, 2022

Il revient définitivement en France en 1951, obtient une bourse du gouvernement libanais en 1953 et s’inscrit comme « élève libre étranger » dans la section peinture des Beaux-Arts. Soutenu par le critique Roger van Gindertael, un changement s’opère dans son art qui devient de plus en plus abstrait, puisant son inspiration dans les couleurs et les atmosphères libanaises, mais aussi dans ses relations avec l’École de Paris d’après-guerre. Sa première exposition personnelle d’œuvres abstraites a lieu à Paris en 1955 à la galerie de Beaune. Au sein de la scène artistique parisienne, le peintre s’oriente vers une synthèse plastique, influencé par Nicolas de Staël, Pierre Bonnard ou encore Roger Bissière, qui fait figure de référence pour de nombreux peintres venus à Paris après la guerre. « Comment je suis passé du figuratif de mes années beyrouthines au non-figuratif ? Par un mouvement naturel : tout a commencé le jour où je n’ai plus éprouvé la nécessité de mettre des yeux dans un visage », déclare-t-il en 1960 (Cité dans Beyrouth, L’Orient, 26 septembre 1960).

La peinture de Shafic Abboud, spontanée et lumineuse, est le fruit de longues recherches sur les pigments purs ou dilués à l’œuf. Dans la continuité de ses recherches autour d’une « abstraction narrative », il peint de nombreuses séries puisées dans ses souvenirs intimes comme ses Saisons, ses Fenêtres, ses Chambres, ses Ateliers, ou ses Inspirations.

Lorsque sa demande de naturalisation est acceptée en 1969, Abboud reste vivre en France mais continue d’enseigner un semestre par an à l’Institut national des beaux-arts de Beyrouth jusqu’en 1975. Déchiré par la guerre jusqu’en 1990, le Liban n’est plus une option pour Abboud qui choisit de rester en France.

Bibliographie

  • Shafic Abboud, Rétrospective, Paris, Institut du monde arabe, 2011.