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22Victor Vasarely

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Tableau de Victor Vasarely : Arny, 1967-1968.
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Cartographie du parcours migratoire de V. Vasarely

Pécs (Hongrie) 1906, Paris 1997

Győző Vásárhelyi – qui francise ensuite son nom en Victor Vasarely – grandit en Hongrie, dans la période troublée suivant la dissolution de l’Empire austro-hongrois. Il étudie l’économie à Budapest, puis intègre une école d’arts appliqués inspirée du modèle du Bauhaus. Il y découvre le constructivisme, dont il applique le vocabulaire à ses premiers travaux de communication et y rencontre l’artiste Claire Spinner, sa future épouse, avec qui il s’installe à Paris en 1930. Là, il est engagé comme graphiste publicitaire et crée déjà un langage visuel dynamique et percutant.

Pendant la guerre, il fait la connaissance de Denise René qui ouvre bientôt sa galerie et lui dédie une première exposition en 1944. En parallèle, il entame un travail de peinture marqué par le cubisme et le surréalisme, qu’il délaisse pour une abstraction géométrique inspirée de la nature et de l’architecture de sa maison qu’il achète à Gordes, village de Provence, en 1948. Il expose ses premières toiles abstraites en 1950 chez Denise René, puis dans les salons, et s’y fait remarquer.

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Photo : Denise René et les artistes de sa galerie
Denise René et les artistes de sa galerie, Paris, 1963. Photographie André Morain
© Photo André Morain, Paris

En 1954, il ne travaille plus qu’avec le noir et le blanc, dont le contraste puissant lui permet de créer des effets optiques d’altération des formes géométriques qu’il peint. L’instabilité et l’énergie qui se dégagent de ces premières œuvres « cinétiques » font de lui le chef de file de cette tendance. Co-organisant à la galerie Denise René l’exposition « Le Mouvement » en 1955, il expose alors avec Agam, Bury, Calder, Duchamp, Jacobsen, Soto, Tinguely. À cette occasion, il rédige un manifeste annonçant une « nouvelle beauté plastique-cinétique mouvante et émouvante ».

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Victor Vasarely, Orion MC, 1963
Victor Vasarely, Orion MC, 1963
© Collection privée, courtesy Fondation Vasarely. © Fabrice Lepeltier © Adagp, Paris, 2022
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Tableau de Victor Vasarely : Arny, 1967-1968.
Victor Vasarely, Arny, 1967-1968. Paris, Centre Pompidou - Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle.
Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat. © Adagp, Paris, 2022

En 1959, Vasarely dépose le brevet de son « alphabet plastique », qui repose sur la répétition d’unités constituées de formes simples sur un fond carré coloré, déclinables à l’infini. Il cherche ainsi à créer un « folklore planétaire », un langage visuel universel, utilisable par tous et reproductible. Par de savants jeux de déclinaison des couleurs et des formes de ses « unités plastiques », l’artiste génère des illusions de volumes – de creux ou de reliefs – et de mouvement dans ses compositions. En parallèle, il cherche à diffuser son art dans la société en appliquant ses créations à l’architecture, à l’aménagement intérieur ou à la mode. Dès les années 1960, Vasarely connaît un succès international, expose en Europe et aux Amériques, et propose son esthétique dans tous les domaines du quotidien. En 1970, il ouvre le « Musée didactique », con-sacré à son œuvre à Gordes (Vaucluse), puis inaugure son « Centre architectonique », dédié à la collaboration des artistes, architectes et savants à Aix-en-Provence en 1976.

Bibliographie :

  • Michel Gauthier et Arnauld Pierre, Victor Vasarely. Le partage des formes, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 2019.