4Que faire ?
Pour limiter le réchauffement climatique, il faut réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre dans le monde entier. Cependant, en l’absence de choix politiques coordonnés et rigoureusement appliqués, les populations des zones géographiques les plus exposées sont contraintes d’inventer des solutions pour s’adapter au changement.
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Dar Si Hmad, « Cloudfisher dans le sud ouest Marocain », 2019
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© Aquanolis
Les réponses varient selon les contextes et les capacités d’adaptation des sociétés. Dans les zones menacées par la sécheresse, on développe par exemple des techniques pour récupérer l’eau des nuages ou des glaciers. Dans les régions touchées par des phénomènes météorologiques extrêmes comme les tempêtes et les inondations, on redécouvre des savoir-faire traditionnels pour repenser l’architecture des habitats.
La migration est aussi une forme d’adaptation. Elle intervient parfois en dernier recours, de manière temporaire ou définitive, lorsqu’une communauté considère que son milieu de vie n’est plus habitable. Ces départs peuvent être organisés par les pouvoirs publics, avec des plans de relocalisation. Cependant, ces démarches doivent relever deux défis : préserver la culture liée au lieu d’origine, et protéger les zones nouvellement urbanisées.
Face à ces enjeux, le rôle des organisations internationales fait débat. Leur soutien financier et logistique aux initiatives locales est essentiel, mais certaines voix demandent d’aller plus loin et réclament la création de voies de migration sûres et une meilleure protection des personnes concernées.
Chercher des solutions
Loin de se cantonner au rôle de victimes impuissantes, les personnes et les États directement affectés par le changement climatique mettent en œuvre des solutions pour faire face. Préserver les écosystèmes est essentiel pour maintenir l’habitabilité des territoires. Par exemple, les récifs coralliens protègent les côtes de la montée des eaux et de l’impact des vagues lors des tempêtes de plus en plus violentes.
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Abir Abdullah, « Boat school », 2013
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© Abir Abdullah
La nature, résiliente par excellence, inspire aussi des idées d’adaptation. Des techniques sont mises au point par les humains pour reproduire le mécanisme des glaciers ou pour capter l’humidité des nuages afin de lutter contre le manque d’eau.
Quand l’environnement se dégrade, il faut quelquefois repenser l’aménagement du territoire en modifiant les constructions, en réorganisant les usages des sols, ou en relogeant les populations.
Parfois visionnaire, la science-fiction imagine des mondes où seule la technologie permettrait de trouver des solutions.
Ciril Jazbec, « Ice Stupas », Ladakh 2019.
© Ciril Jazbec
Face à la fonte précoce des neiges et au recul des glaciers, les habitants du Ladakh fabriquent des « stupas de glace », des cônes gelés conçus pour capter l’eau des ruisseaux en hiver et pour la libérer lentement au printemps afin d’irriguer les cultures.
À Karith, un village proche de la frontière pakistanaise, Farida Batool et ses camarades de classe participent à la construction de ces structures spectaculaires devenues une fierté locale mais aussi une source d’attraction touristique.
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Julie Polidoro, « Mongolian Dust Storm », 2021
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© Collection du Musée national de l'histoire de l'immigration © ADAGP, Paris, 2025
En savoir plus sur Mongolian dust storm de Julie Polidoro
Une gouvernance internationale en germe
Longtemps négligées dans les politiques internationales, les migrations liées au changement climatique ont gagné en visibilité à partir de 2010, lors du sommet de la COP16. L’accord de Cancún marque la première reconnaissance officielle internationale de l’impact du changement climatique sur les migrations.
D’autres initiatives intègrent peu à peu cette problématique, comme le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe adopté en 2015, qui affirme que les populations vulnérables, notamment migrantes, doivent participer aux décisions, car elles sont souvent les plus exposées. Cependant, à ce jour, la Convention de Genève, qui définit le statut de réfugié depuis 1951, ne reconnaît toujours pas le climat comme motif valable pour obtenir l’asile.
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Lucy + Jorge Orta, « Antarctic Village - No Borders, Dome Dwelling », 2007.
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© Collection Musée national de l'histoire de l'immigration © Photo Thierry Bal, Adagp 2025
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