Parcours

1L'exposition

Pour la première fois, le Palais de la Porte Dorée déploie dans l’ensemble de ses espaces, Musée et Aquarium, une exposition monde : Migrations & climat

Plus de 200 photographies documentaires, œuvres d’art - dont certaines inédites -, témoignages, vidéos, infographies et installations explorent les liens entre les dynamiques des migrations humaines, mais aussi plus globalement du vivant, et le dérèglement climatique.

Lucy + Jorge Orta, "Antarctic Village - No Borders", 2007-2021.

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Lucy + Jorge Orta, « Antarctic Village - No Borders », 2007-2021.

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Courtesy Lucy + Jorge Orta. Musée national de l’histoire de l’immigration, Paris © Photo de Thierry Bal © ADAGP, Paris, 2025.

Le changement climatique touche aujourd’hui toutes les régions du monde. Partout, les liens entre environnement et migrations, que celles-ci soient locales ou internationales, soulèvent de nombreuses questions. Ce lien complexe est devenu un sujet majeur de recherche ces dernières décennies.

Les migrations prennent des formes multiples : internes ou internationales, volontaires ou forcées, temporaires ou définitives. Ces déplacements sont le fruit d’une combinaison de facteurs économiques, politiques et sociaux, parmi lesquels le dérèglement du climat joue un rôle de plus en plus important. Sur ce sujet sensible, souvent objet d’instrumentalisations politiques, l’exposition cherche à apporter des clés de compréhension à partir de données fiables, de cartes, mais aussi de récits.

Pour donner un visage à des réalités parfois douloureuses, l’exposition propose des focus géographiques, avec des témoignages de personnes concernées. Les œuvres d’art, principalement contemporaines, mais aussi le cinéma, la bande dessinée, manifestent, eux aussi, la propagation de ce sujet dans toutes les strates de nos sociétés.

À la fois rétrospective, actuelle et prospective, l’exposition inscrit le rapport entre migrations et climat dans le temps long pour faire pièce à certaines idées reçues et prendre la mesure de la complexité du sujet, incluant les enjeux liés à l’impact de l’activité humaine. Elle présente aussi des réponses et des solutions, que celles-ci viennent des populations concernées ou d’organisations internationales.

Enfin, parce que les changements climatiques poussent non seulement les humains mais aussi les autres espèces à migrer, c’est tout le Palais de la Porte Dorée qui est dédié à cette thématique : des espaces du Musée national de l’histoire de l’immigration à l’Aquarium tropical, où est traité plus spécifiquement le monde marin.

Zoom sur une œuvre du parcours
Inuvialuit Abraham Anghik Ruben, "Shared Migration" (Migration partagée), 2013

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Inuvialuit Abraham Anghik Ruben, « Shared Migration » (Migration partagée), 2013. © Bern, Museum of Contemporary Circumpolar Art (MCCA)

Originaire d’un village des Territoires du Nord-Ouest du Canada, Abraham Anghik Ruben appartient au peuple autochtone des Inuits Mackenzie. Témoin de la transformation de sa culture, à laquelle il fut arraché de force lors de son enfance, il tente depuis de renouer avec ses racines à travers ses œuvres. À partir du milieu des années 2000, il commence à les hybrider avec les mythes et légendes scandinaves. Il y trouve en effet des similitudes avec l’identité inuit, comme le chamanisme et le respect de la nature, mais surtout la pratique migratoire à la recherche de territoires plus favorables. 

Cette sculpture de 2013 intitulée Shared Migration (Migration partagée) représente le voyage d’Odin, dieu principal du panthéon scandinave. Doté de multiples pouvoirs, ce dernier est aussi chaman et métamorphe – c’est à dire qu’il possède la capacité de modifier son apparence physique, notamment pour se déplacer. Dans une vision syncrétique qui pourrait résumer à elle seule le propos de l’exposition, la divinité fait partager aux humains et aux animaux (baleine, phoque, ours loup ou encore glouton) une nécessaire et commune destinée. 

Bruno Girveau. Catalogue de l’exposition Migrations & climat. Comment habiter notre monde ?, 2025, p. 30-31.

Commissariat de l'exposition

Bruno Girveau, conservateur général du patrimoine honoraire, commissaire général

Bruno Girveau est conservateur général du patrimoine honoraire et ancien directeur du Palais des Beaux-Arts de Lille (PBA) de 2013 à 2024. Historien de l’architecture de discipline, il a longtemps travaillé pour les Monuments Historiques. Il a été le commissaire de nombreuses expositions, en tentant de mêler le plus possible culture populaire et culture savante. Il a fortement engagé le Palais des Beaux-Arts de Lille dans une démarche systémique de durabilité mais aussi dans une politique de renouvellement des publics en créant l’Open Museum et en favorisant la consultation des publics. Il est aujourd’hui commissaire d’expositions indépendant.

Élisabeth Jolys Shimells, conservatrice en chef du patrimoine, commissaire

Élisabeth Jolys Shimells est conservatrice en chef du patrimoine, spécialisée dans la muséologie de société. Ses travaux scientifiques s’articulent autour des enjeux patrimoniaux du témoignage ainsi que de la relecture des collections au prisme des évolutions historiographiques et sociales. Ceux-ci trouvent notamment un écho au sein du groupe de travail national « Patrimoine des migrations humaines », qu’elle a mis en place et pilote depuis 2019.

Avant d’intégrer son poste actuel de cheffe du département des publics au Centre des Monuments Nationaux, Élisabeth Jolys Shimells a été cheffe du service des collections du Musée national de l’histoire de l’immigration et directrice du Musée alsacien de Strasbourg puis de l’Alliance française de Kampala (Ouganda).

Gabriel Picot, responsable du développement culturel et pédagogique de l'Aquarium tropical, commissaire

Gabriel Picot est Ingénieur des Services Culturels et du Patrimoine, responsable du développement culturel et pédagogique de l’Aquarium tropical. Il a d’abord travaillé comme scientifique dans les Terres Australes, puis comme professeur de Sciences de la Vie et de la Terre. Par la suite, il s’est consacré à la diffusion de la culture scientifique, notamment au Rectorat de Versailles, au Palais de la Découverte, à Ifremer puis au Palais de la Porte Dorée. 

Familier du milieu marin et navigateur expérimenté, il a participé à de nombreuses expéditions scientifiques en mer et en zones polaires. Membre de la Plateforme Océan et Climat, il s’engage à mieux faire connaître et protéger le monde marin auprès du grand public.

Accompagnés par Olivier Bedouin, assistant d'exposition

Olivier Bedouin est chargé d’exposition au Musée national de l’histoire de l’immigration. Diplômé en histoire, sciences politiques et en gestion du patrimoine culturel à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il a notamment participé à la préparation d’expositions au musée Carnavalet-Histoire de Paris ainsi qu’à la réalisation du parcours permanent du Musée national de l’histoire de l’immigration et de l’exposition Olympisme, une histoire du monde.

Conseil scientifique

Sylvie Dufour, directrice de recherche émérite, CNRS ; chargée de mission mer, Musée National d’Histoire naturelle (MNHN)

Sylvie Dufour, Directrice de recherche émérite au CNRS, Chargée de mission Mer au Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), est physiologiste et biologiste de l’évolution. Ancienne élève de l’ENS Ulm-Sèvres, Agrégée de Sciences Naturelles, Docteure d’État du MNHN et Sorbonne Université (SU), elle a fondé et dirigé le Laboratoire BOREA (Biologie des organismes et écosystèmes aquatiques, MNHN, SU, CNRS, IRD, Univ Caen-Normandie, Univ Antilles) et co-dirigé l’Institut de l’Océan de l’Alliance Sorbonne Université. Elle est lauréate du Grand Prix de l’Académie des Sciences pour la coopération scientifique France-Taiwan et Chevalier de la légion d’honneur. Ses recherches portent sur l’origine et l’évolution des systèmes de régulations neuro-hormonales et leurs rôles dans l’adaptation des cycles biologiques, en particulier dans le contexte des effets du changement global sur la biodiversité marine. Elle est engagée dans la diffusion des connaissances scientifiques envers tous les publics.

François Gemenne, Professeur à HEC Paris, Chercheur FNRS et directeur de l’Observatoire Hugo à l’université de Liège

François Gemenne, spécialiste de géopolitique de l’environnement et des migrations, est professeur à HEC Paris et chercheur qualifié du FNRS à l’Université de Liège, où il dirige l’Observatoire Hugo. Auteur principal du 6e rapport du GIEC, il enseigne aussi à Sciences Po et à la Sorbonne. Il co-dirige l’Observatoire Défense et Climat et préside l’Alliance pour la Décarbonation de la Route Ses recherches sont essentiellement consacrées à la gouvernance internationale du climat et des migrations. Il a notamment beaucoup travaillé sur les déplacements de populations liés aux dégradations de l’environnement, sur les politiques d’adaptation au changement climatique, ainsi que sur les politiques d’asile et d’immigration. Très engagé, il préside le Conseil scientifique de la FNH, l’Observatoire de la Finance durable et l’ONG Climate Voices. Il est chroniqueur radio et dirige la collection « Politiques de la Terre » aux Presses de Sciences Po. Docteur en sciences politiques, il a enseigné dans plusieurs universités et publié de nombreux ouvrages, dont L’écologie n’est pas un consensus, l’Atlas des migrations environnementales et l’Atlas de l’Anthropocène.

Conception de l'exposition

  • Scénographie : Atelier Maciej Fiszer
  • Graphisme : Atelier Ping Pong
  • Conception éclairage : Atelier Conception Lumière
  • Conception audiovisuelle : Et Alors

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